Ces applications de FinOps incontournables pour réduire les dépenses cloud

Ces applications de FinOps incontournables pour réduire les dépenses cloud A travers un tableau de bord unifié, elles offrent une vue à 360° des coûts engagés quel que soit le fournisseur, et avancent des préconisations pour les optimiser.

Avec pour objectif de rationaliser les coûts sur les clouds publics, la démarche FinOps implique de mettre en œuvre un pilotage global des dépenses projetées ou engagées sur l'ensemble des infrastructures et plateformes IT retenues. Amazon Web Services (AWS), Google Cloud et Microsoft Azure proposent chacun toute une batterie d'outils de FinOps. Ils permettent aussi bien de réaliser des simulations financières en comparant différentes architectures cloud possibles pour les futures applications, que de suivre les montants versés et budgets associés. AWS et Microsoft vont jusqu'à fournir des consoles de recommandation. Des solutions qui identifient les instances inactives ou celles qui s'avèrent surprovisionnées.

Principal point faible de tous ces produits : ils demeurent mono-cloud, à quelques exceptions près. Parmi ces exceptions, l'application de gestion des coûts d'Azure (Azure Cost Management) intègre les données de facturation d'AWS, mais elle ne va plus loin. Depuis l'acquisition de Stackdriver en 2014, Google commercialise également une offre de supervision financière multicloud. Cependant, elle est très peu mise en avant. Face à ce déficit des grands providers, nombre d'entreprises se tournent vers des acteurs spécialisés dans le cloud cost management affichant des démarches beaucoup plus universelles.

L'application de cloud cost management d’Apptio s’articule autour d’un tableau de bord conçu pour visualiser en un coup d'œil les dépenses allouées à différents clouds. © JDN / Capture

Parmi les pure player les plus populaires du domaine, l'américain Apptio a ouvert un bureau en France en 2016. Bien implanté chez les grands comptes, l'éditeur revendique déjà plusieurs références au sein du Cac 40, dont Air Liquide, BNP Paribas ou Sanofi. Ciblant de plus en plus les entreprises de taille moyenne, il affiche Ubisoft parmi ses clients français historiques sur ce terrain. "Nos clients s'orientent pour la plupart vers Apptio", reconnait Stéphanie Jandard, directrice exécutive d'Accenture Technology en France. Il faut dire que la société de Bellevue ne se limite pas à la gestion des dépenses en environnement multicloud. Elle se positionne plus globalement comme une solution de pilotage de coûts pour l'ensemble de la DSI. Résultat : sa plateforme est capable de prendre en compte la consommation de ressources liées aux systèmes d'information sur site.

Apptio et Cloudcheckr

En 2018, Apptio a ajouté l'intelligence artificielle à son arc avec le rachat de FittedCloud, une plateforme d'optimisation de la dépenses cloud à base de machine learning. "Les algorithmes d'adaptive learning et de détection d'anomalies de FittedCloud analysent des millions de lignes d'utilisation de données issues des services de cloud public en vue de prédire et rationaliser l'utilisation (des ressources cloud, ndlr) en temps réel", indique Sunny Gupta, CEO de l'entreprise de Washington.

"Pour bénéficier d'indicateurs granulaires, il sera nécessaire en amont de taguer les ressources sur chacun des clouds utilisés"

Autre spécialiste du cloud cost management très présent en France, et lui-aussi multi-providers, le new-yorquais Cloudcheckr a été retenu comme solution de référence par Capgemini. Le géant français des services numériques a décidé de faire de Cloudcheckr la brique d'optimisation des dépenses cloud intégrée à la cloud management platform qu'il commercialise auprès de ses clients.

Dans l'ombre d'Apptio et de Cloudcheckr, on relève beaucoup d'autres solutions (également américaines) centrées sur la gestion financière multicloud. Parmi elles figurent Optima de Flexera  ou encore Turbonomic, qui est notamment distribuée en France par Devoteam. Mais aussi l'offre CloudHealth de VMware qui se limite, elle, à AWS et Microsoft Azure. A l'instar d'Apptio, CloudHealth va jusqu'à réaliser des préconisations en se basant sur l'historique de consommation. Il peut s'agir de redimensionner des machines virtuelles (VM) ou des bases de données au plus juste en fonction du taux d'utilisation réel, de souscrire à des instances réservées (à bas coûts) dans le cas d'applications dont les besoins en capacités de traitement sont prévisibles, d'automatiser le dimensionnement des capacités IT, de paramétrer des alertes en cas de dépassement du budget, etc.

Analyse prédictive

"Les applications de cloud cost management permettent de consolider en un tableau de bord unique le suivi des coûts de l'ensemble des services clouds utilisés par l'entreprise. C'est leur principal avantage. Certaines comme Apptio (ou CloudHealth de VMware, ndlr) réalisent des analyses prédictives et des préconisations en se basant sur l'historique de consommation. Ces analysent restent néanmoins limitées", explique Thomas Sarrazin, chief architecte du Centre d'Excellence pour le Cloud de Capgemini.

Taux d'utilisation des machines virtuelles, répartition des ressources utilisées par cloud (AWS, Azure, Google Cloud), indicateurs de consommation par période... "Pour bénéficier d'indicateurs granulaires au sein d'une application de cloud cost management, il sera nécessaire en amont de taguer les ressources IT sur chacun des clouds utilisés : machines virtuelles, instances de stockages et autres services managées", rappelle Thomas Sarrazin. "Ce taggage a pour but de déterminer quelles applications ces ressources prennent en charge, pour quel département se situant au sein de quelle entité." Pour réaliser cette intégration technique et métier, il sera évidemment nécessaire de dresser un inventaire global des actifs cloud utilisés (lire l'article FinOps : l'optimisation des dépenses cloud resurgit avec la crise du Covid-19).