Confidentiel : Alven Capital investit dans la start-up new-yorkaise TryTheWorld

Confidentiel : Alven Capital investit dans la start-up new-yorkaise TryTheWorld TryTheWorld, box de produits gourmets, lève 2,3 millions de dollars auprès d'Alven Capital et de plusieurs business angels. Une nouvelle étape de la stratégie du fonds outre-Atlantique.

TryTheWorld, start-up new-yorkaise cofondée par le français David Foult et Kat Vorotova, vient de boucler une levée de fonds de 2,3 millions de dollars auprès d’Alven Capital et de plusieurs business angels américains.

Depuis 2014, TryTheWorld propose une offre de box bimestrielle contenant une sélection de produits gastronomiques d'un pays du monde, qui change à chaque fois. La sélection est réalisée par des chefs étoilés locaux comme Christophe Schmitt (France), Chris Jaeckle (Japon) ou David Rosengarten (Italie). TryTheWorld a livré 50 000 box à l'été 2015, contre 500 l'année précédente. La start-up qui compte 25 salariés a aussi noué des partenariats avec des groupes comme American Express ou Mariott pour mettre en place des offres de "corporate gift", aux couleurs de leurs marques, pour fidéliser leurs clients ou employés.

Alven finance des Français entrés au Y Combinator et à Techstars

Pour Alven Capital, cet investissement est d'abord le signe d'un attachement pour le modèle des box : le fonds avait soutenu la croissance de Joliebox, racheté par Birchbox, en y injectant un million d'euros en 2011. Mais c'est aussi le signe d'une stratégie de plus en plus accentuée outre-Atlantique. Alven se targue de s'être constitué aux Etats-Unis un écosystème en y investissant dans des start-up fondées par des Français aux côtés d'autres fonds ou de business américains, mais aussi en soutenant des jeunes pousses qui ont été rachetées par des sociétés américaines (Meiosys par IBM en 2005, Realviz par Autodesk en 2008, Bi Sam par Aquiline en 2012, Entropysoft par Salesforce en 2013, Mobpartner par Cheetah Mobile et Make Me Reach  par Perion en 2015) : les fondateurs français ont souvent rejoint la nouvelle entité ou se sont lancés dans de nouvelles aventures, souvent aux Etats-Unis.

Le fonds a aussi récemment financé plusieurs jeunes pousses lancées par des Français aux Etats-Unis ou qui se sont faites accélérer outre-Atlantique : Wit.AI, passé par le Y Combinator en 2014 et racheté par Facebook cette année, Algolia, qui a intégré le même accélérateur et dont le CEO s'est installé dans la Silicon Valley pour y développer le business, Infinit.io, alumni de Techstars…

Les liens aux US, un argument de poids pour les entrepreneurs

"On a beaucoup financé, dans les années 2000, des sociétés qui cherchaient à devenir le leader français puis à se faire racheter, comme l'a fait PriceMinister par exemple, se souvent Guillaume Aubin, managing partner. Mais depuis quelques années, le phénomène change : la plupart des dossiers ont une forte dimension technologique et une forte proposition de valeur à l'étranger. Cela oblige les sociétés à aller vite aux Etats-Unis où sont les autres acteurs, les concurrents et clients potentiels et où le marché est énorme."

Et les nombreux contacts d'Alven Capital outre-Atlantique sont devenus un argument de choix pour les start-up de son portfolio qui y ouvrent des bureaux (comme Mailjet, Mention, Clustree…) ou qui  y déplacent leur siège (Peopledoc, Videostitch).

Alven Capital n'est pas le seul fonds à se tourner de plus en plus vers les Etats-Unis. De nombreux capitaux-risqueurs français y consolident leur présence pour renforcer leur attractivité. Isai a par exemple annoncé en juin l'ouverture d'un bureau à New York pour y multiplier les investissements, aux côtés de VC américains, dans des jeunes pousses fondées par des Français. Partech, qui est installé dans la Silicon Valley depuis le début des années 1980, investit aussi de gros tickets dans des sociétés américaines. En juin dernier, par exemple, le fonds a injecté 20 millions de dollars dans l'opérateur mobile virtuel FreedomPop.