Dossier Comment Airbnb favorise l'émergence d'un écosystème de start-up

Avec sa valorisation de 25,5 milliards de dollars, qui la classe au troisième rang des start-up tech mondiales, Airbnb a de quoi faire des envieux. Pas étonnant si de nombreux entrepreneurs tentent de surfer sur la vague du service de location d'appartements entre particuliers. D'abord, en déclinant le modèle à d'autres marchés et en se baptisant d'un vendeur Airbnb de..." : Airbnb de la location de bateau, du stockage, du stationnement, du coworking, des lieux de tournage, ou même Airbnb des toilettes… (Lire : "Ces start-up qui adaptent le concept d'Airbnb à d'autres secteurs", du 17/12/14).

D'autres entrepreneurs ont plutôt décidé de se greffer sur Airbnb en proposant des services complémentaires à ses utilisateurs. Ont éclot d'abord aux Etats-Unis, puis dans le monde entier, une multitude de start-up destinés à accompagner les hôtes et les loueurs tout au long de leur expérience Airbnb, depuis la réservation jusqu'au départ, en passant par l'échange de clés et les services touristiques sur place.

Gérer les réservations et le ménage à la place de l'hôte

Gestion de réservation, échange des clés et ménage : ce sont les services annexes à Airbnb les plus évidents. L'une des frictions à l'inscription d'hôtes sur la plateforme est bien sûr l'obligation de gérer les réservations, de s'entendre sur un rendez-vous avec les loueurs (et de les attendre s'ils sont en retard), de leur remettre les clés, puis de faire le ménage à leur départ avant de recommencer avec le client suivant. Des start-up proposent donc de prendre l'ensemble du processus en charge : Pillow propose par exemple à des hôtes sur Airbnb, VRBO ou Homeaway -plateformes similaires- d'adapter leurs prix quotidiennement grâce à un algorithme, de rechercher des clients potentiels, de gérer les réservations, les échanges de messages et l'échange de clés, de répondre aux questions ou urgences des clients puis de faire le ménage entre les loueurs. De quoi permettre aux hôtes de louer leur appartement facilement quand ils partent en vacances… Ou de faciliter les pratiques illégales de location d'appartements à plein temps ! Le site prend une commission de 15% sur chaque nuit (en plus de la commission Airbnb, bien sûr), plus un paiement fixe de 250 dollars lors de l'inscription.

La concurrence féroce élimine déjà des acteurs

De son côté, Beyond, qui propose un service similaire, promet d'augmenter les revenus issus d'Airbnb de 30% en augmentant le taux d'occupation. La start-up prend une commission de 10 à 20% et concentre son activité sur les biens haut-de-gamme. D'ailleurs, les jeunes pousses qui proposent de gérer les réservations se multiplient : Guesty (ex Superhost, qui prend une commission de 3% sur chaque réservation), Guesthop (qui facture de 50 dollars pour la gestion des clés à 15/20% de commission pour la gestion totale avec le ménage et la gestion des prix), Urbanbellhop (de 50 dollars pour la gestion des clés à 20% de commission pour la gestion totale), Proprly… Ces start-up foisonnent et certaines ont déjà disparu sous l'effet de la concurrence, comme PadPipers, qui gérait la rédaction du profil (design de l'appartement, photographies), puis le ménage et la gestion des réservations en prenant 20% de commission et 400 dollars.

Start-up verticales : ménage, échange de clés...

D'autres jeunes pousses se concentrent sur l'une des étapes uniquement, pour les hôtes qui ne souhaitent pas se détacher complètement de leur rôle mais simplement se délester de certaines des tâches qui leur incombent. Keycafe simplifie ainsi l'échange de clés : le propriétaire de l'appartement dépose le trousseau dans un des relais de la start-up et le client viendra les récupérer puis les redéposer au même endroit. L'explosion des marketplaces d'aide-ménagères comme Helpling, protégé de Rocket Internet, et l'américain Homejoy, profite également du phénomène Airbnb.