Racheté par Xandrie, le service de streaming Qobuz conserve son cap

Racheté par Xandrie, le service de streaming Qobuz conserve son cap En investissant 10 millions d’euros en marketing et 5 millions dans la technologie dans les cinq ans, le service de streaming de musique espère être à l'équilibre en 2020.

Le fondateur de Qobuz, Yves Riesel, passe la main. Le service de streaming musical placé en sauvegarde judiciaire en août 2014 a été repris au tribunal de commerce par Xandrie, société fondée par Denis Thébaud en 2012 et qui se veut "active dans le domaine de la culture et du divertissement digital" –un service de bibliothèque numérique comportant jeux, livres, films et articles de presse sera par exemple lancé cet été.

Yvez Riesel, lui, a décidé de s'effacer, non sans manquer de souligner "son grand regret que Qobuz n'ait pas réussi à trouver quelques millions pour se financer et continuer avec l'équipe originale". Le fondateur déplore une "situation inacceptable et incompréhensible, quand tant de groupes médias, de luxe, ou même l'Etat auraient pu se positionner" (Lire l'interview d'Yves Riesel réalisée par le JDN en août 2014, "Nous avons 4 mois pour lever des fonds").

Même équipe, même positionnement

Malgré la nouvelle direction, les ambitions et le positionnement du service de streaming restent les mêmes. "Le nom ne change pas, 90% des équipes restent, les locaux seront les mêmes et nous conserveront les liens existants avec tous les labels et les publishers", assure Denis Thébaud. Le principal changement résidera en fait dans la mutualisation des systèmes d'informations avec Xandrie, pour réaliser des économies d'échelle.

15 millions d'euros pour le développement

Surtout, Xandrie va injecter 10 millions d'euros en marketing et 5 millions dans la technologie dans les cinq ans à venir. Objectif : parvenir à la rentabilité en enregistrant des revenus d'au moins 35 millions d'euros à horizon 2020.

Du côté du positionnement, Qobuz continue de mettre l'accent sur son aspect haut-de-gamme : outre la qualité de son Hi-Res, la société met en avant celle de son catalogue dans certains domaines musicaux, la qualité de recommandation grâce à l'enrichissement des métadonnées, la qualité de documentation (articles, biographies, contenus originaux, reportages, livrets numériques des albums…) et la qualité d'usage.

Un abonnement family et des fonctionnalités sociales en 2016

Quelques nouveautés pour 2016 mais pas de révolution : l'arrivée de nouveaux formats audio, de nouveaux outils de recommandation comme un format webradio, des contenus exclusifs (Qobuz permettra désormais aux artistes de signer en direct pour maîtriser leur distribution nuimérique), un abonnement Qobuz Family et des nouvelles fonctionnalités sociales pour animer la communauté.

Malgré l'attachement de sa communauté, qui a signifié son soutien à Qobuz lors de son placement en sauvegarde judiciaire, la société a bien du mal à convaincre plus qu'une niche de passionnés de musique et à rentabiliser son service. Malgré le lancement d'un abonnement de streaming similaire à ses concurrents, à 9,99 euros par mois, qui n'inclut pas la qualité  Hi-fi (19,99 euros par mois) mais offre davantage de contenu éditorial que les autres offres du marché, difficile de lutter contre des acteurs déjà très installés comme Spotify et Deezer... Ou contre le "nouvel" entrant à la puissance gigantesque Apple Music, qui a séduit 10 millions d'abonnés payants en sept mois.