DLD16 : ce qu’il ne fallait pas manquer

DLD16 : ce qu’il ne fallait pas manquer La conférence DLD réunit chaque année à Munich les dirigeants des plus grandes entreprises tech. Le JDN était sur place. Voici ce qu'il ne fallait pas manquer.

Organisée chaque année par Hubert Burda Media, la conférence DLD16 ('Digital Life Design') qui s'est tenue à Munich du 17 au 19 janvier a une fois encore réuni tous ceux qui font le Web aujourd'hui. Le JDN s'est rendu à cet évènement majeur et atypique. Voici un résumé des temps forts de cette édition 2016.

Airbus va fournir des hélicoptères à Uber

Tom Enders, PDG du groupe Airbus, était de passage à DLD pour annoncer un partenariat avec Uber. Le constructeur aéronautique fournira à la multinationale américaine des hélicoptères, créant ainsi un nouveau mode de transport à la disposition de ses utilisateurs. Uber est coutumière de ce type d'expérimentations (l'entreprise avait déjà lancé un service similaire baptisé UberCopters à l'occasion du festival de Cannes, ndlr). Le patron d'Airbus a toutefois précisé qu'il s'agissait d'un projet pilote, impliquant qu'il sera généralisé, ou non, selon les résultats. Le projet devrait être lancé officiellement dans quelques semaines.

Youtube boosté par la forte consommation de vidéos en ligne

Robert Kyncl, le 'Chief Business Officer' de Youtube, s'est félicité des bons résultats de YouTube, avec des revenus publicitaires en hausse. "Depuis quatre ans, nos revenus croient de 50% chaque année" s'est-il réjoui, en ajoutant que cette croissance était deux fois plus importante sur mobile. S'il admet que la concurrence est rude, citant par exemple Netflix ou les chaines de TV traditionnelles de plus en plus présentes sur le digital, le CBO de YouTube peut compter sur une consommation de vidéos sur le Web en hausse, et aussi sur la communauté des Youtubers. Chaque minute, ce sont en effet près de 400 heures de contenu qui sont mis en ligne sur la plateforme. Il s'est également dit intéressé par les dernières initiatives en matière de réalité virtuelle, pouvant offrir des expériences nouvelles en termes de visionnage de vidéos.

Le manque de financements des start-up européennes pointé du doigt

Oliver Samwer, cofondateur de Rocket Internet © DLD

Une fois encore, l'écosystème européen des start-up était au cœur de toutes les discussions. En cause notamment le manque d'investisseurs. Oliver Samwer, fondateur et dirigeant de Rocket Internet, a ainsi expliqué qu'il était difficile pour des start-up européennes de rivaliser avec leurs concurrents américains "avec 10 fois moins d'argent". Il a notamment pris l'exemple de Tesla, une entreprise qui aurait très bien pu être créée à Munich, la ville disposant d'une véritable expertise dans le domaine, mais que celle-ci n'aurait jamais pu lever de fonds. Beaucoup ont ainsi regretté un état d'esprit européen n'encourageant pas assez la prise de risque, tout en reconnaissant que beaucoup de progrès ont été fait et que le continent a réussi à produire quelques belles pépites dans le domaine technologique ces dernières années.

WhatsApp, sur le chemin de la monétisation ?

Yan Koum, fondateur de WhatsApp © DLD

Jan Koum, fondateur de WhatsApp, a fait son grand retour à la conférence DLD, moins de deux ans après l'acquisition de son application par Facebook. Il en a profité pour y annoncer la totale gratuité de WhatsApp (l'utilisation de l'application était facturée 99 centimes après la première année). Derrière cette annonce se cache surtout la volonté de WhatsApp de mettre un coup d'accélérateur à l'international, afin notamment de mieux convertir les personnes qui n'ont ni carte de crédit ni compte bancaire.

Jan Koum a également donné des pistes concernant la future monétisation du service, en exprimant sa volonté de faciliter la communication entre utilisateurs et entreprises. Il a ainsi pris l'exemple d'une réservation au restaurant qui pourrait se faire directement par un simple message envoyé via l'application de discussion instantanée. Enfin sur la question de savoir si WhatsApp travaillait sur un système de conversations vidéos type Skype, Jan Koum a répondu que ce n'était pas à l'ordre du jour, avant d'ajouter : "nous verrons bien, peut être". Le fondateur, désormais milliardaire, s'est dit satisfait de l'intégration de son entreprise au sein de Facebook, ses équipes opérant toujours "comme une start-up", avec un degré d'autonomie important.

Netflix va investir davantage dans les contenus locaux

Interrogé par le JDN, le patron de Netflix a confirmé sa volonté d'investir davantage dans du contenu local, à l'instar de la production française "Marseille". D'autres productions de ce type devraient donc probablement voir le jour dans les mois à venir, alors que Netflix avait annoncé au début du mois sa disponibilité dans 130 nouveaux pays. Sur la scène de DLD, il a également revendiqué l'utilisation des données dans ses prises de décision, comme les futurs contenus à produire, Reed Hastings précise malgré tout qu'il y a aussi une grande part d'intuition dans ces choix. Enfin, interrogé sur ses éventuelles craintes liées au développement de technologies utilisant l'intelligence artificielle, le patron de Netflix a simplement répondu qu'il était encore trop tôt pour se poser cette question.

Airbnb (ré)affirme ne pas être une menace pour les hôteliers

Interrogé sur la professionnalisation de certains hôtes qui utilisent Airbnb pour gérer plusieurs logements, Nathan Blecharczyk, cofondateur et CTO de la plateforme, a rappelé que la grande majorité des utilisateurs du site était résident du logement qu'ils louaient, et que ces hôtes professionnels ne représentaient donc qu'une petite minorité. Il a également tenté de rassurer les hôteliers en décrivant l'offre d'Airbnb comme complémentaire, et dont le but est de développer des expériences de voyage "authentiques". Il a notamment poursuivi en affirmant qu' "aucun hôtel n'avait fait faillite à cause d'Airbnb". L'important, selon l'entrepreneur, est de pouvoir "offrir plus de choix aux consommateurs".