Start-up : cinq pépites dénichées par... Philippe Botteri (Accel Partners)

Start-up : cinq pépites dénichées par... Philippe Botteri (Accel Partners) Philippe Botteri, Partner chez Accel Partners, livre au JDN sa sélection des cinq start-up les plus prometteuses du moment.

Le JDN vous propose régulièrement de découvrir une sélection, par les acteurs phares de l'écosystème français, des start-up les plus prometteuses en France et dans le monde. Voici celles choisies par Philippe Botteri, investisseur au sein du fonds d'investissement star américain Accel Partners.

 

  • Philippe Botteri © S. de P. Accel Partners
    Alkemics 

Fondée en 2011, par Antoine Durieux, Antoine Perrin, et Benoit Partoleau-Balloy, Alkemics est un réseau d'intelligence collaborative pour les marques et les distributeurs dédié à l'information produit et à l'expérience client. La start-up a levé 5 millions d'euros en mars 2015 auprès d'Index Ventures et Partech Ventures.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ?

"Alkemics essaie de résoudre le problème du lien entre le online et le offline que rencontrent aujourd'hui les retailers. Ces derniers sont en effet incapables de faire le lien entre les clients qui achètent en ligne sur leur site et ceux qui achètent dans leur magasin. Leur plateforme SaaS permet de connecter les informations récoltées sur le point de vente, comme le ticket de caisse, avec d'autres récoltées en ligne, comme la carte de fidélité. Avec de telles informations clients, le retailer, disons un hypermarché, va ainsi pouvoir vendre des campagnes de publicité aux marques. Celles-ci pourront par exemple offrir une réduction à un client bien précis."

 

La start-up, créée en novembre 2013 par Bénédicte de Raphaélis Soissan, a pour objectif de promouvoir la promotion des salariés en interne grâce à l'analyse de données issues de parcours professionnels. Clustree a levé 2,5 millions d'euros l'année dernière auprès de plusieurs business angels et du fonds Alven Capital.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ?

"Lorsqu'une grande entreprise cherche à recruter, elle va bien souvent chercher les talents à l'extérieur. La solution développée par Clustree va permettre d'aider, grâce à des algorithmes, les DRH à identifier en interne les meilleurs profils pour le job. Par exemple, un bon directeur marketing qui pourrait faire un très bon VP Communication. Pour cela, la plateforme va analyser des millions de parcours de professionnels qui ont réussi. J'aime beaucoup cette approche Big Data, et je pense que Clustree a l'équipe qu'il faut pour mettre en œuvre sa vision. Je crois également beaucoup en Bénédicte, la fondatrice, qui est une excellente vendeuse avec un très bon focus."

 

Cofondée et dirigée par Florian Douetteau, Dataiku ambitionne de simplifier l'analyse des mégadonnées. La start-up parisienne a levé 3 millions d'euros auprès d'Alven et Serena Capital au début 2015.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ?

"Nous vivons à l'ère du Big Data et beaucoup d'entreprises ont aujourd'hui recours à des algorithmes prédictifs pour essayer d'anticiper l'avenir. Pour autant, avant de pouvoir utiliser cette masse de données il faut d'abord les 'nettoyer', autrement dit rendre ces données homogènes pour ensuite les connecter. Une fois cette étape réalisée, une entreprise va également devoir paramétrer les algorithmes qu'elle souhaite utiliser. En bref, tout ceci est assez complexe. Ce que je trouve intéressant dans la démarche de Dataiku, c'est que sa plateforme va vraiment simplifier la tâche du Data Scientist afin que celui-ci puisse se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée."

 

Fondée en 2014 par Mathilde Collin, Front a développé une plateforme visant à simplifier la gestion des échanges e-mail des entreprises. La start-up, créée en France, s'est installée à San Francisco en 2015 après avoir intégrée l'incubateur Y Combinator. Front a levé 3,1 millions de dollars l'année de son lancement.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ?

"Front s'attaque à un problème que nous rencontrons tous : la gestion de nos e-mails. Entre les spams et les e-mails que je n'ai pas vraiment besoin de lire, gérer ma boite email est quelque chose qui me prend du temps. Il faut aussi dire que les logiciels clients mail ne sont pas vraiment fait pour la collaboration en équipe. Front résout ce problème grâce à une interface qui permet de gagner en productivité en facilitant le travail de groupe mais qui s'adapte aussi très bien à la gestion du service client. La plateforme permet par exemple d'allouer des e-mails par personne et par tâche."

 

La start-up Snips, fondée par Rand Hindi, Maël Primet et Michael Fester, veut développer l'assistant virtuel du futur pour smartphone. La solution développée n'est pas encore sortie mais l'entreprise a déjà levé 5,6 millions d'euros, principalement auprès de Xavier Niel et de fonds américains.

Pourquoi avoir choisi cette start-up ?

"Grâce à l'intelligence artificielle, l'assistant de Snips va essayer de comprendre votre agenda. Par exemple, imaginons que vous êtes en déplacement, il va être en mesure de vous proposer la réservation d'un Uber afin de vous rendre à l'aéroport. La technologie développée par Snips va également analyser vos habitudes quotidiennes pour essayer de mieux anticiper vos besoins et vous faciliter la vie. 2015 a été l'année de l'intelligence artificielle, et je crois que cette technologie va profondément changer la manière dont nous allons vivre pendant les dix prochaines années. Snips dispose d'une très bonne équipe, avec une vision. La start-up se lance également dans un timing parfait d'un point de vue technologique."

                   

Philippe Botteri a rejoint Accel Parners en 2011. Il a notamment investi dans des start-up telles que Blablacar, Docusign, Peopledoc, Algoria et Doctolib. Avant cela, il avait travaillé pendant cinq ans pour le fonds Bessemer Venture, situé à Menlo Park dans la Silicon Valley, où il avait notamment investi dans Criteo. Auparavant, Philippe Botteri avait passé huit ans chez McKinsey&Co, se spécialisant dans le Software et l'industrie du Web. Diplômé d'un MS en science de l'Ecole Polytechnique et d'un MS en ingénierie appliquée de l'Ecole des Mines, il a également servi dans la Marine Nationale.