Pourquoi ils ont créé leur start-up à l'étranger Fiscalité et coût du travail : un vrai faux problème ?

charles nouÿrit, fondateur de myid
Charles Nouÿrit, fondateur de MyID © Olivier Ezratty

"Au Québec, le coût du travail n'est que de 16% des charges salariale et mes employés sont payés à la semaine" explique Charles Nouÿrit pour qui la fiscalité fut l'une des motivations de son exil, bien que ce soient avant tout des raisons familiales qui l'ont poussé à partir. Et d'ajouter qu'il ne paie pas d'impôts sur les sociétés mais uniquement sur les bénéfices, ce qui encourage les prises de risques.

Mais l'argument fiscal peut-il être la réponse de tous les entrepreneurs ? Il n'en n'est pas certain. Carlos Diaz estime même que "le coût du travail n'est pas un souci en France et la Californie est loin d'être un paradis fiscal puisque les entrepreneurs sont taxés de 30% à 40% sur leurs revenus" explique-t-il.

Pas de développeur a moins de 100 000 dollars

"Il faut bien comprendre que dans la Silicon Valley, les salaires sont excessivement élevés donc même si les charges salariales sont moindres, cela coûte toujours plus cher", analyse Carlos Diaz, qui explique qu'il devient fréquent de voir des start-up valorisées pour leurs ressources humaines : "on dit alors qu'une société en "acqu-hire" une autre dans le cas de certaines acquisitions. Et du moment où il y a un développeur dans votre start-up, cette dernière est alors valorisée au moins un million de dollars." Il estime ainsi qu'en moyenne, le coût d'un développeur peut être de 100 000 à 200 000 dollars par an. Mais pour le fondateur de Pictarine Guillaume Martin, les développeurs à Chicago "sont toutefois deux à trois fois moins chers que dans la Silicon Valley et ils présentent également l'avantage de disposer d'une meilleure "culture start-up" que les français".

Question TVA, "il n'y a aucun avantage" estime le cofondateur de Nitrogram, Gabriel Hubert. "Nous ne nous sommes pas domiciliés à Londres pour des raisons fiscales. La TVA est à peu près équivalente au sein de l'UE et il est encore trop tôt pour penser à une sortie comme une acquisition. La question de la taxation des plus-values de cession n'est pas rentrée en compte dans notre stratégie" conclut-il. Reste que cette question constitue un vrai sujet pour les investisseurs pour qui la baisse d'activité en France peut avoir des conséquences lourdes sur l'ensemble de l'écosystème.