L'Internet en Russie explose : mais où investir ? Des investisseurs occidentaux à l'affût

Qui dit audience à deux chiffres dit opportunité de monétisation. Si la Russie est dotée d'investisseurs locaux réputés comme Runa Capital, VTB Capital, Kite Ventures ou de structures hybrides comme l'équivalent russe de Rocket Internet Fast Lane Ventures cofondé par un français, les start-up russes sont demandeuses de fonds étrangers. Elles cherchent à bénéficier de leur expérience sur des marchés jusque-là inexplorés voire balbutiants en Russie et espèrent, en attirant les investisseurs étrangers, trouver des portes d'entrée pouvant faciliter leur expansion internationale.

En France, le fonds d'investissement Ventech fut l'un des premiers à mettre les pieds en Russie, rapidement suivi par des géants internationaux comme Axel Partners, Balderton Capital, ou Bessemer Ventures. Co-investissant souvent, ces acteurs ont donné naissance à de véritables "success stories" russes comme le leader de la vente évènementielle KupiVip.ru ou encore le Booking.com russe Oktogo.ru qui a réalisé son dernier tour de table en mars 2013 à hauteur de 11 millions de dollars auprès de Ventech, Mangrove Capital Partners et VTP Capital.

Un secteur sain malgré un contexte politique contraignant

adrien henni, éditeur d'east-west digital news
Adrien Henni, éditeur d'East-West Digital News © S. de P. EWDN

Pour Adrien Henni, "la Russie était il y a encore quelques années un véritable désert en matière de capitaux étrangers. Si des réticences de la part des investisseurs étrangers sont parfois émises quant à la culture locale, il n'y a pas de raisons d'avoir peur. L'Internet russe est un secteur où il n'y a pas de dangers". Car si l'absence d'état de droit et l'omniprésence de la corruption en Russie est un frein indiscutable, "les fonctionnaires russes ne comprennent rien à Internet, ce qui exclut toutes possibilités de corruption" note-t-il. "Dans la mesure où la start-up en question n'a pas une activité liée au secteur du pétrole, ou des médias", tempère Fabrice Grinda, le fondateur d'OLX aussi business angel à l'international. Le gouvernement russe a par ailleurs lui-même investi dans certaines initiatives comme la Silicon Valley russe baptisé Skolkovo, "dans le but d'attirer la communauté économique internationale, et maintenir une bonne réputation de ce secteur".