Nest rachète Dropcam : Google veut absolument entrer dans votre maison

Nest rachète Dropcam : Google veut absolument entrer dans votre maison La filiale de Google spécialisée dans la domotique vient de racheter une start-up qui commercialise des vidéos de surveillance pour particuliers. Pour en exploiter les données ?

Le spécialiste américain de la maison connectée Nest, racheté en janvier par Google pour 3,2 milliards de dollars, est en passe d'acquérir la start-up Dropcam pour 555 millions de dollars. Le spécialiste des thermostats connectés et des détecteurs de fumée ajoute ainsi une nouvelle corde à son arc : Dropcam commercialise des caméras de surveillance destinées aux particuliers. Car c'est bien Nest, et non Google, qui procédera à l'acquisition et accueillera les équipes de la start-up dans ses locaux de Palo Alto, en Californie. Le rachat a été signé vendredi 20 juin.

Vie privée : Nest tente de rassurer

Le rachat de Nest, spécialiste des objets connectés, par Google, décrié pour l'utilisation abusive des données privées de ses utilisateurs, avait déjà fait grincer des dents. Celui d'une start-up commercialisant des caméras de surveillance ne devrait pas rassurer les défenseurs de la vie privée. C'est pourquoi Matt Rogers, co-fondateur de Nest, s'est empressé de préciser, dans le post de blog annonçant le rachat, que Dropcam sera soumise aux règles de confidentialité de Nest, et non de Google. "Les données ne seront partagées avec personne (pas même Google)", écrit-t-il pour couper l'herbe sous le pied des critiques... Elles ne seront tout du moins pas partagées... "sans la permission du consommateur", précise la société. "Nest se monétise grâce à la vente de ses produits, et les publicités ne font pas partie de notre stratégie."

Google confirme son intérêt pour l'IoT

Lors du rachat par Google, le CEO de Nest, Tony Fadell, avait déjà assuré à Reuters que la protection des données privées avait été l'un des éléments de négociation les plus discutés, et que les conditions d'utilisation de Nest resteraient inchangées : la start-up promet de n'utiliser les informations des utilisateurs que pour améliorer ses produits et services. Une précision désormais d'autant plus capitale que Nest compte désormais s'attaquer à un secteur autrement plus sensible que celui des détecteurs de fumée... L'ensemble des objets connectés commercialisés par Nest représente une énorme mine d'informations, que Google pourrait tenter d'utiliser... avec l'autorisation du client. Avec le rachat de Dropcam, Google confirme en tout cas son intérêt pour l'IoT et, de manière plus générale, pour le secteur hardware.

Le produit phare de Dropcam : une caméra de surveillance vendue 149 ou 199 dollars, selon sa résolution, extrêmement facile d'installation et d'utilisation. Mais la start-up ne se résume pas au hardware : les utilisateurs peuvent conserver dans le cloud toutes les images filmées en déboursant de 10 à 30 dollars par mois (selon la durée pendant laquelle les images sont conservées). Les données peuvent ensuite être partagées, si l'utilisateur le souhaite. Peu d'informations ont été dévoilées sur le développement de Dropcam, mais elle est par exemple très bien placée dans les résultats Amazon pour ce type de produits. La start-up a levé 48 millions de dollars depuis sa création, auprès notamment d'Accel Partners, de Kleiner Perkins Caufield & Byers, Menlo Ventures... Et Bradley Horowitz, VP of Product Management chez Google+.