Start-up : comment rémunérer ses employés ? Après la première levée de fonds

En mai 2014, Bunkr lève un million d'euros auprès d'Idinvest Partners, Daniel Marhely (Deezer) et Xavier Niel. Si la start-up abandonne son modèle économique payant pour se concentrer sur la croissance utilisateurs et enlever toute barrière à l'entrée, les fonds levés lui permettent d'entrer dans une phase de recrutement plus intensive.

edouard petit, cmo de bunkr.
Edouard Petit, CMO de Bunkr. © Bunkr

En moins d'un an, Bunkr a embauché quatre salariés. "Nous avons commencé à chercher des profils plus expérimentés, plus seniors, raconte Edouard Petit. Pour une startup technologique comme Bunkr il est important d'avoir les meilleurs profils possibles afin de faire avancer le produit le plus vite possible également." Bunkr veut avant tout se munir de profils très autonome, "ce qui manque davantage avec des jeunes fraîchement sortis d'école". La start-up est basée à Rouen, mais "essaie de se situer sur des bases de salaires qui se pratiquent à Paris". "On sonde les start-up que l'on connaît qui ont recruté les mêmes profils et on ajuste en fonction de la personne, de son expérience, de son expertise et de la rareté de son profil", raconte Edouard Petit. Avec, pour les développeurs, une grille de référence : celle élaborée par Urban Linker.

"Si, après sa première levée de fonds, l'entrepreneur a besoin de beaucoup de main d'œuvre, pour la logistique, le back office... Alors il embauchera sûrement des stagiaires", analyse Nicolas Mendiharat. Recommend a levé 450 000 euros en avril 2013, puis 800 000 euros en juin 2014. "Moi, j'avais besoin de peu de gens, mais très compétents. Puisqu'ils ne sont pas associés au capital, j'ai dû attirer mes employés avec un salaire assez élevé, quasiment dans la moyenne qui se pratique dans les entreprises aixoises" [Recommend y étant basée, ndlr].

La première levée permet en effet de relever les propositions salariales. Depuis son tour de table d'un million d'euros en avril 2014, SmartAngels a ainsi recruté huit personnes, avec des salaires plus élevés qu'auparavant : "On commence à payer les gens au prix du marché, juste un peu en-dessous (10 à 20% de moins, selon les profils), explique Benoît Bazzocchi. Et pour les profils plus difficiles à recruter, comme les développeurs, on n'a pas trop le choix en termes de prix..."

Avec 73 millions d'euros levés, Blablacar se permet des salaires élevés

Pour Blablacar, qui a levé 73 millions d'euros en juillet 2014, la question ne se pose plus de la même manière. Les salaires se situent "dans la moyenne haute", assure un ingénieur employé par la start-up. Outre la promesse d'une ambiance restée celle d'une jeune pousse malgré ses 200 employés, Blablacar met en avant ses locaux parisiens flambants neufs et décorés à la manière d'une start-up branchée à l'américaine (lire : "Reportage : en route dans les locaux de Blablacar", du 23/06/14). Les salariés partagent un restaurant d'entreprise avec ceux de Criteo, et bénéficient de la convention collective Syntec pour les vacances et RTT. Leur contrat ne comprend pas de part variable, mais des stocks-options.

Co-fondateurs

Les cofondateurs, quant à eux, attendent bien souvent la première levée de fonds pour se verser un premier salaire. "Avant ça, il n'était pas envisageable de le faire, raconte Edouard Petit. Nous privilégiions le développement et le recrutement de Bunkr plutôt que le salaire des fondateurs." Même après le premier tour de table, les cofondateurs continuent souvent de se payer en dessous du salaire moyen, à poste équivalent, dans une entreprise classique. 50 à 70% de moins, assure Nicolas Mendiharat, que s'ils n'étaient pas cofondateurs et n'avaient pas de capital.