Comment valorise-t-on une start-up ? Valoriser une société dégageant un chiffre d'affaires

benoist grossmann, managing director chez idinvest partners
Benoist Grossmann, Managing director chez Idinvest Partners © S. de P. Idinvest Partners

Si une société dégage du chiffre d'affaires mais n'est pas encore rentable, sa valorisation ne sera toujours pas calculée en fonction de son excédent brut d'exploitation (Ebitda), qui correspond au solde entre les produits d'exploitation et les charges d'exploitation. "On dit dans ce cas que son excédent brut d'exploitation n'est pas normatif, la valorisation sera alors calculée en fonction du taux de croissance du chiffre d'affaires ou de sa marge brute" précise Benoist Grossmann.


Comme dans le cas d'une société en phase de création, "une valorisation est le plus souvent proportionnelle à l'argent levé. Dans la plupart des cas, un investisseur prendra 30% du capital, qu'il injecte un ou cinq millions d'euros. On multiplie donc par trois la somme investie pour connaître la valorisation post-money, ce qui nous permet de savoir combien la société était valorisée en pre-money, c'est-à-dire deux fois le montant de la somme investie".

"Si par exemple une société commence à dégager 500 000 euros de revenus, sa valorisation pourra alors aller jusqu'à 4 à 6 millions d'euros, soit entre 8 et 12 fois ses revenus si son taux de croissance est important" ajoute Benoist Grossman.


Le cas des sociétés rentables

Xavier Lorphelin indique que " les sociétés rentables sont quant à elles généralement valorisées entre six à huit fois leur Ebit ", l'Ebit étant l'équivalent du résultat d'exploitation dans le système comptable français, c'est-à-dire le solde entre les produits d'exploitation et les charges. Il peut parfois arriver que certaines sociétés soient valorisés en fonction de leur marge brute mais cette différence n'a guère d'importance puisque marge brute et Ebit sont corrélés.

Dans le cas des sociétés rentables, on parle également de comparables de marché : la valorisation d'une start-up sera alors relative aux valorisations de ses concurrents. Son niveau de développement et la croissance de son chiffre d'affaires viendront ensuite jouer sur les objectifs de multiple choisis par les investisseurs.


Quelques exemples

Pour Benoist Grossmann, les e-commerçants sont rarement valorisés sur leur Ebitda en raison des charges importantes qu'ils supportent, la gestion de leurs stocks et de leur logistique constituant des charges importantes. Ils sont donc le plus souvent valorisés sur leurs revenus.

Côté services en ligne, "Meetic était par exemple valorisé 20 fois son Ebitda il y a deux ans, mais connaissant une faible croissance. La société est désormais valorisée entre 8 et 10 fois son Ebitda". Du côté des pure players, qui génèrent davantage de rentabilité, "Aufeminin.com et Doctissimo sont valorisés sur des multiples proches de 15. Aufeminin connaît d'ailleurs une croissance de son chiffre d'affaires situé entre 10 et 20%"

Il précise également que des leaders à gros potentiel de croissance comme Google ou Amazon sont valorisés 30 à 40 fois leurs résultats. Aujourd'hui, Facebook est même valorisé autour de cinquante fois les résultats qu'il pourrait générer à fin 2012 ", soit un possible bénéfice de 2 milliards de dollars à fin 2012.