Le français Inspirational Stores lève 10 millions d'euros

La start-up va pouvoir développer ses infrastructures et intensifier le marketing des sites des marques haut de gamme dont elle gère le e-commerce. D'ici le printemps 2009, elle compte ouvrir un site marchand chaque mois.

La société française Inspirational Stores, connue pour commercialiser sur Internet les macarons de La Durée, vient de compléter un tour de table de 10 millions d'euros, auprès d'Atlas Ventures et d'OTC Asset Management. Le nouveau projet de Michel de Guilhermier et Martin Genot, respectivement anciens fondateur et directeur général de PhotoWays.com, propose aux marques haut de gamme sans activité e-commerce de porter, à leur place, leur business sur le Web. La start-up développe, promeut et gère le site de chaque marque, lui achète ses articles et les revend en ligne (lire Avec Inspirational Stores, Michel de Guilhermier vise le segment du luxe, du 28/04/08).

"Les 10 millions d'euros récoltés lors de cette levée de fonds vont d'abord servir à renforcer l'infrastructure humaine, technologique et logistique de la société", précise Michel de Guilhermier. 50 personnes devraient être recrutées dans les neuf mois à venir, dans les domaines de l'e-marketing, de la gestion des sites et des relations avec les marques, de l'informatique et de la logistique. Aujourd'hui capable d'ouvrir un site par mois - à ce jour cinq sont actifs et sept en préparation - l'entreprise prévoit d'atteindre dans six mois un rythme de croisière de deux ouvertures mensuelles.

"Le second usage que nous ferons de cette levée de fonds consistera à investir en direct dans le marketing des marques, ajoute-t-il. Affiliation, travail sur le référencement, e-mailing... toutes les actions que les marques perçoivent à peine, mais sans lesquelles la création du site lui-même, qui ne coûte jamais que 20 à 60 000 euros, ne sert à rien." Car même si les marques dont s'occupe Inspirational Stores possèdent déjà une forte notoriété, il reste encore à les positionner sur Internet : "C'est en passant sur les Champs Elysées devant chez Vuitton que vous aurez l'idée d'entrer. De la même façon, il faut que le consommateur ait nos marques véritablement sous les yeux, et non ses concurrentes."

La fidélisation des clients fait aussi partie des priorités marketing de la start-up, puisqu'au vu du coût d'acquisition d'un client, ce n'est souvent qu'au deuxième achat qui rapporte de l'argent. "Nous menons donc des enquêtes en ligne, comme récemment sur AntikBatik-boutique.com, qui viennent s'ajouter au datamining des sites, explique l'entrepreneur. Nous nous appuyons là-dessus pour mieux prendre en compte les attentes de notre clientèle et la relancer au moyen de newsletters ciblées."

Inspirational Stores compte également ouvrir de petits bureaux à l'étranger afin d'y relayer ses actions marketing. "Certaines de nos marques vendent déjà à l'international. C'est par exemple le cas d'Antik Batik : les clients se connectent sur le site français et nous livrons là où ils habitent." L'e-commerçant choisit aussi parfois d'aller chercher le client à l'étranger. Il faut alors bien évidemment traduire le site mais aussi adapter les conditions générales de vente et mettre en place un call center dans la langue du pays. La dernière étape consistant à ouvrir une antenne à l'étranger, comme c'est prévu en Grande-Bretagne pour la fin de l'année, puis en 2009 en Espagne et aux Etats-Unis, et peut-être ensuite au Japon, où La Durée vient d'ouvrir un salon de thé.

"Nous n'atteindrons pas l'équilibre avant un certain temps, prévient Michel de Guilhermier. Pour l'instant, nous développons un réseau de distribution et toute la plateforme qui va avec. Mais à moins que nous décidions d'accélérer encore nos investissements, nous pensons être rentables dans trois ans." Individuellement, il est toutefois prévu que les magasins atteignent l'équilibre en moins de deux ans.

D'ici cinq ans, l'entrepreneur vise un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros. Et d'ici là, n'exclut pas de racheter des sites concurrents... "qui n'ont pas la chance de disposer d'autant de cash que nous".