Oui, la vente en ligne de lunettes de vue est bien légale !

Un chronique du Journal du Net intitulée « La vente en ligne de lunettes et lentilles de vue bientôt autorisée » publiée le 17 octobre 2011, contient beaucoup d’affirmations fausses et approximatives qui laissent entendre au lecteur que cette activité ne serait pas légale, pas réglementée.

Dans la tribune intitulée « La vente en ligne de lunettes et lentillesde vue bientôt autorisée » publiée le 17 octobre 2011, on relève beaucoup d’affirmations fausses et approximatives qui laissent entendre au lecteur que cette activité ne serait pas légale, pas réglementée.  Par exemple : « La vente de lunettes et lentilles de vue est […] non autorisée en ligne » et  « A ce jour, seules les lunettes de soleil, montures et lentilles fantaisie peuvent être régulièrement vendues sur Internet ».

Une vente légale

La vente en ligne de produits d’optique est bien légale tant au regard des dispositions communautaires que nationales.

Au plan européen, l’avis motivé de la Commission européenne du 18 septembre 2008 et l’arrêt Ker-Optika de la Cour de Justice de l’Union Européenne daté du 2 décembre 2010 posent la légalité de la vente par Internet de produits d’optique, et précisent que son interdiction contreviendrait au principe de libre circulation des marchandises.

En France, l’autorisation de vendre par Internet des lunettes et des lentilles correctrices a été clairement affirmée le 12 juin 2009 par la Ministre de la Santé, Madame Roselyne Bachelot (1). C’est dans ce cadre juridique clair que le site d’opticiens en ligne www.Happyview.fr, le 25 mai 2009, a été le premier en France à obtenir l’agrément de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie (sécurité sociale).

Happyview.fr, ainsi que d’autres sites français de vente en ligne de produits d’optiques, sont agréés par la Sécurité Sociale et exercent depuis plus de 2 ans leurs activités en totale transparence vis-à-vis des autorités françaises en charge de la santé et de la sécurité sanitaire, notamment le ministère de la Santé, la Haute Autorité de Santé, l’AFFSAPS, la sécurité sociale (CNAM-TS, RSA, CRAM). Des milliers de clients ont déjà acheté sur ces sites leurs lunettes de vue sur prescription médicale et ont été remboursés par la sécurité sociale et leur mutuelle. Ces clients sont pour une majeure partie des Français qui n’auraient pu supporter avec leur budget les tarifs des opticiens traditionnels.

Une activité facilitant l’accès aux soins

Happyview.fr a été le premier site de vente de lunettes sur Internet, rapidement suivi par d’autres. Tous ont été fondés à partir de quelques constats simples :

1. De plus en plus de Français (40 millions en 2011) doivent porter des lunettes de vue correctrices en raison du vieillissement de la population et de la sollicitation des yeux devant les écrans.

2. Les lunettes de vue coûtent de plus en plus cher (350 € est le prix moyen pour une monture et deux verres) et sont très mal remboursées.

3. Trois millions de Français ne s’achètent pas de lunettes de vue, notamment en raison de leur prix trop élevé.

4. La distribution par Internet est moins coûteuse que la distribution en magasin et permet d’équiper la majorité des Français dont la vue doit être corrigée.

Les sites d’optique sur le Net proposent les mêmes produits que leurs confrères en magasin, à des prix 3 à 4 fois inférieurs, grâce à la suppression des intermédiaires et à la diminution des marges habituellement pratiquées dans le secteur de l’optique. Une belle idée qui dérange et ne plait pas à tous car elle remet en question un monopole jusque là bien établi, celui des opticiens traditionnels.

Quelques chiffres pour apprécier les enjeux du secteur de la distribution d’optique-lunetterie :

Les Français sont les Européens qui dépensent le plus en lunettes et lentilles de contact puisqu’en 2009, chaque Français a consacré 81 euros à ses dépenses optiques.

Pour illustration, la vente sur Internet permet de s’équiper de lunettes à verres progressifs de qualité à partir de 69 euros. En France, 18 millions de presbytes renouvellent leurs lunettes à verres progressifs en moyenne tous les 3 ans. En 2020, ils seront environ 25 millions (2). Le prix moyen d’une paire de lunettes équipée de verres progressifs est de 591 euros chez les opticiens traditionnels (3), tandis que cet équipement coûte en moyenne 150 euros sur Internet. Dans l’hypothèse où tous les presbytes achèteraient leurs lunettes aux prix Internet, le gain potentiel pour eux en termes de pouvoir d’achat serait de 2,5 milliards d’euros par an.

Quand un marché traditionnel reste trop longtemps sans concurrence avec des prix de vente publics anormalement élevés, le risque est grand de voir surgir un nouvel acteur qui va proposer les mêmes produits moins chers. C’est possible (et légal) grâce à une innovation de rupture comme Internet.

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(1)   Déclaration publique du 12 juin 2009 effectuée par l'intermédiaire de Lucie Dufour, Responsable des relations presse et medias de la Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins du Ministère de la Santé et des Sports : "La France ne s'oppose pas à la vente sur Internet de produits optique. C'est une voie de distribution, soumise aux mêmes règles que celles applicables aux professionnels installés et exerçant dans des structures. Ces règles visent à garantir la qualité et la sécurité des soins et des prestations de santé. Comme tous les produits de santé vendus sur Internet et en pharmacie, la France impose des règles d'exercice de la profession (diplômes, compétences...), de conseil au patient et de sécurité. Ces règles s'appliquent à tous les professionnels de santé quels que soient les supports de vente ".

(2)   www.snof.org

(3)   Etude GFK, mars 2011