L'e-commerce est-il rentable ? Une course à la taille critique

Si ces pure players ou anciens pure players continuent à ce rythme, courant la croissance sans gagner d'argent, c'est bien entendu pour atteindre une taille critique. "Nous sommes tous dans une logique de prise de marché, confirme Pierre Kosciusko-Morizet, chez PriceMinister." Or grossir demande des investissements conséquents en logistique, en marketing, en technologie, en ressources humaines, ce qui se fait par palier d'investissements.


"Pour franchir le dernier palier, les pure players ont dû entrer en bourse ou s'adosser à un grand groupe", souligne Marc Lolivier, délégué général de la Fevad (Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance). Ainsi, Casino est majoritaire dans le capital de Cdiscount depuis 2000, Rue du Commerce est coté depuis 2005, Mistergooddeal appartient à M6 depuis 2005 et Pixmania s'est fait racheter en 2006 par le leader britannique de la distribution d'électronique DSG International.

 

 Le patron de Pixmania doute d'ailleurs que Rue du Commerce puisse longtemps rester un pure player. Ce à quoi Gauthier Picquart rétorque : "Si nous étions adossés à un groupe, nous ferions peut-être un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros au lieu de 400. Mais nous trouvons d'autres moyens de grossir, par exemple par des acquisitions comme celles d'Alapage et de TopAchat."

Parmi les pure players, restent les cas particuliers de Vente-Privée, suffisamment puissant et rentable pour rester indépendant, et de PriceMinister et eBay. "PriceMinister et eBay sont autant des médias que des e-commerçants, explique Pierre Kosciusko-Morizet. Notre audience est très importante et nous n'avons pas d'investissements de logistique et de stocks." Ce qui permet aux deux plates-formes d'achat-vente d'être profitables.