L'e-commerce est-il rentable ? Une nécessaire révolution

Quel sera le format des vépécistes dans 5 ou 10 ans ? Pierre Kosciusko-Morizet émet l'hypothèse que "ces acteurs seront sans doute plus petits qu'aujourd'hui, très centrés sur le textile, et leur rentabilité sera moins importante que ce à quoi ils étaient habitués". Rivaliser avec des Formules 1 de l'e-commerce tout en maintenant les coûts de son activité traditionnelle n'est plus possible.

Pour le patron de Rue du Commerce, les vépécistes vont devoir se couper d'une partie de leur clientèle. "Heureusement, ce n'est pas la plus rentable : c'est celle qui achète avec des avantages clients incroyables, acquis à l'ancienneté. L'assistanat à l'achat n'est plus possible aujourd'hui", affirme Gauthier Picquart.

Un rajeunissement de la clientèle sur lequel 3 Suisses mise précisément en reprenant Quelle - La Source. Les destinataires des 2,5 millions de catalogues envoyés par l'ex-numéro trois de la VPC en France étaient en grande partie des jeunes femmes de province très actives en ligne, tandis que le profil type du client 3 Suisses est plus âgé et moins Web.

Enfin, les vépécistes diminuent depuis des années les envois de catalogues papier et réalisent des tests sur des catalogues plus fréquents, plus ciblés, capables également de rivaliser avec les six collections par an des Zara et autres H&M. Pour ne pas couper la relation du consommateur avec la marque, aucun n'envisage toutefois d'arrêter ses catalogues. "De la même façon, les clients demanderont toujours que les enseignes de distribution classique conservent leurs magasins", rappelle d'ailleurs Marc Lolivier à la Fevad.

Curiosité sur le secteur, l'arrivée du vépéciste nord-américain cinquantenaire Land's End sur le marché français en 2009, après avoir attaqué l'Allemagne et le Royaume-Uni il y a dix ans. Ses références de prêt-à-porter et d'accessoires sont disponibles aussi bien sur catalogue que sur Internet.