Priceminister prépare un service de stockage et d'expédition des produits

Priceminister prépare un service de stockage et d'expédition des produits La marketplace française, qui continue d'adopter le modèle économique de sa maison-mère Rakuten, veut pouvoir proposer des services logistiques à ses marchands.

Alors qu'aux Etats-Unis Buy.com vient d'annoncer son projet de proposer aux marchands de sa place de marché des services de stockage et d'expédition de leurs produits, une autre société du groupe japonais Rakuten s'apprête à lui emboîter le pas : le français Priceminister.

"Beaucoup de nos marchands se montrent intéressés par les services logistiques que nous pourrions leur offrir, explique Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de Priceminister. Rien de plus logique : le coût de la logistique étant une question d'échelle, l'intérêt pour les marchands de la mutualiser est évident. Nous avons donc décidé de les y aider." Aucun calendrier n'a encore été établi, mais le lancement du service interviendra "plutôt dans quelques mois que dans quelques années."

Contrairement par exemple à Amazon, qui appuie son programme Fulfillment by Amazon sur sa propre logistique, Priceminister ne vend pas en propre et devra donc bâtir une infrastructure à partir de rien. "Nous ne partons pas de zéro pour autant, car au Japon, Rakuten propose déjà ce service, ajoute Pierre Kosciusko-Morizet. Nous pourrons donc beaucoup apprendre de notre maison-mère." Le groupe nippon, qui pèse 35% de l'e-commerce japonais, pratique en effet la livraison le lendemain de la commande, ceci dans tout l'archipel, y compris pour les produits alimentaires frais.

"L'activité de Rakuten est bien plus orientée sur la longue traîne que celle d'Amazon, analyse en outre son patron Hiroshi Mikitani, en déplacement à Paris. Nous savons donc gérer une logistique bien plus complexe. Nous sommes donc confiants dans notre capacité à construire un service logistique de première qualité dans d'autres pays que le Japon, en France et ailleurs."

Si la comparaison entre les deux géants de l'e-commerce est inévitable, Hiroshi Mikitani se défend toutefois de vouloir adopter le modèle économique de l'Américain. "Nous ne voulons pas devenir comme Amazon, affirme-t-il. Notre marketplace n'est pas construite autour des produits, mais autour des marchands. Nous créons une communauté autour de chacune des e-boutiques et apprenons aux marchands à les gérer et à les marketer. En France, on trouve beaucoup de bons produits, mais les boutiques sont souvent peu attractives et la qualité de service peut encore beaucoup progresser. C'est notre raison d'être et la clé de notre succès."

Priceminister, qui abandonne depuis septembre 2011 l'organisation en "catalogue produit" de son site pour développer l'approche centrée sur les marchands de sa maison-mère, compte à présent un millier de ces boutiques personnalisées - les "SuperBoutiques" - et espère que tous ses marchands adopteront ce nouveau format d'ici un an ou deux (lire l'article Priceminister lance ses SuperBoutiques et leurs SuperPoints, du 27/09/2011). Plus largement, le modèle BtoBtoC représente actuellement la moitié de l'activité de Priceminister, qui compte abaisser la part du CtoC jusqu'à 20% d'ici deux ans. La plateforme française annonce une progression de 40% des transactions de ses vendeurs en avril et en mai 2012, croissance qu'elle compte rapidement porter à 50%.