Magasins connectés : tour du monde des initiatives les plus innovantes Le social shopping débarque en point de vente
Le web-in-store consiste aussi à importer en boutique le levier de vente que constituent les réseaux sociaux. Par exemple, Morgan s'est approprié le concept du "Tweet Mirror" en installant fin 2011 dans son flagship des Champs Elysées une borne digitale connectée permettant aux consommatrices de se prendre en photo et de la partager sur Twitter ou de l'envoyer par mail ou par SMS, afin de demander leur avis à leurs amies. Ce miroir nouvelle génération permet également de comparer les tenues entre lesquelles on hésite. Et quand Morgan installe cette borne au premier étage de son magasin, une enseigne comme American Eagle Outfitters n'hésite pas à projeter les images de son Tweet Mirror sur la façade de son flagship de Times Square, pour ajouter à l'intérêt du dispositif un buzz très grand format.
Ces miroirs interactifs connectés se répandent progressivement auprès des enseignes de mode, à l'instar de la chaîne d'habillement masculin Jules, qui a mis en place un Tweet Mirror en décembre 2012 dans son nouveau concept de magasin du centre commercial Euralille, première étape d'un déploiement national. En Australie, la marque Lorna Jane a encore raffiné le concept fin 2011 dans certains de ses magasins : pour inciter les consommatrices à se prendre en photo et à les partager sur Facebook grâce à son miroir digital "SocialEyes", elle leur offre une récompense ou une promo à valoir en boutique lorsqu'elles postent une photo sur le réseau social. Les utilisatrices peuvent aussi être tirées au sort pour recevoir 250 dollars de produits Lorna Jane. Une façon de renforcer la passerelle entre les expériences d'achat online et offline, ainsi que de ramener les consommatrices en magasin.
Mais les réseaux sociaux n'arrivent pas en boutique qu'avec des écrans. Un C&A brésilien l'a prouvé l'an dernier en créant pour son magasin de Sao Paulo des cintres intégrant un écran qui affiche en temps réel le nombre de likes dont bénéficie le vêtement qui y est suspendu.
En septembre 2012, Kiabi a pour sa part importé en boutique le principe du Facebook Connect, en mettant en place dans son magasin de Villeneuve d'Ascq l'opération Kiabi Shopping Connect. Lorsqu'il entrait en magasin, le visiteur pouvait se connecter à son profil Facebook grâce à un écran tactile puis activer un bracelet RFID et le lier à son profil. Il pouvait ensuite liker des looks présentés en boutique en passant son bracelet devant le boîtier RFID de chaque look. Un miroir connecté reconnaissant son bracelet lui permettait également de partager sur Facebook sa photo en tenue. Il bénéficiait enfin de 10% de remise en caisse sur les articles likés et pouvait partager ses achats sur le réseau social.Sur la semaine qu'a duré l'opération, 500 personnes ont utilisé ce dispositif, générant un total de 17 000 actions. L'enseigne d'habillement a depuis indiqué que les ventes additionnelles n'étaient certes pas mirobolantes, mais qu'il lui était important d'être présente là où se trouvent ses clients. En l'occurrence sur Facebook, où elle dispose de plus d'un million de fans. Lors d'une seconde opération menée début mars dans le même magasin, Kiabi a mis en place un dispositif proche du C&A brésilien, indiquant les articles les plus likés par sa communauté.