Casino veut créer un pôle e-commerce mondial et l'introduire à Wall Street

Casino veut créer un pôle e-commerce mondial et l'introduire à Wall Street L'entité issue du rapprochement de Cdiscount et du leader brésilien Nova affiche un volume d'affaires combiné de 4,1 milliards de dollars.

Casino annonce son projet de création d'un pôle d'activité e-commerce mondial, qu'il envisage dans un second temps d'introduire en bourse sur le marché américain afin "d'accélérer son développement et d'améliorer sa visibilité". Cette entité regroupera le Cdiscount français, ses déclinaisons lancées en janvier en Colombie, en Thaïlande et au Vietnam en partenariat avec les filiales locales du distributeur, ainsi que les sites marchands de Nova Pontocom, numéro 1 de l'e-commerce brésilien que détient la filiale brésilienne de Casino.

En 2013, Cdiscount a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 9,7% à 1,4 milliard d'euros. Ces revenus, qui représentent pas moins de 8% du chiffre d'affaires total de Casino en France, hors essence, en font le deuxième plus gros site marchand de France derrière Amazon. En comptant aussi les ventes réalisées par les marchands tiers sur sa marketplace, son volume d'affaires s'élevait l'an dernier à 1,6 milliard d'euros, soit 2,1 milliards de dollars (sur la base du taux de change moyen sur l?année 2013).

Côté Nova, ses sites Pontofrio.com, Casabahia.com.br, Extra.com.br, Barateiro.com et Partiuviagens.com.br ont rapporté 1,5 milliard d'euros de revenus à Casino en 2013, en croissance de 29,9%, soit 2 milliards de dollars. Cet ensemble, qui couvre un population de 400 millions d'habitants, permet à Casino de rivaliser avec en puissance d'achat avec Amazon. D'autant que ses ventes en ligne se combinent avec la distribution physique de ses principales enseignes : Casino, Pão de Açúcar et Via Varejo. En outre, regrouper ses filiales devrait permettre à Casino de mettre en place des synergies, tout en pilotant la stratégie commerciale de son pôle e-commerce au niveau mondial.

Au total, le rapprochement de toutes ses sociétés d'e-commerce donnerait naissance à un acteur mondial doté d'un volume d'affaires combiné de 3,1 milliards d'euros, soit 4,1 milliards de dollars. Ce potentiel conduit Casino à envisager une ouverture du capital de ce pôle d'activité e-commerce, au travers d'une entrée en bourse. Le distributeur indique préférer actuellement l'option Wall Street, "où sont cotés de nombreux acteurs du secteur de la technologie Internet", qu'il juge par conséquent plus apte à accompagner la croissance de la future entité. Encore à ses prémices, le projet est actuellement à l'étude au sein des filiales concernées.

Selon JP Morgan, qui avait le premier entrevu un tel rapprochement début avril, ce nouvel acteur, dont les actionnaires seraient Casino et ses partenaires et filiales à l'étranger, pourrait atteindre une capitalisation boursière de 6 milliards d'euros en 2015. Les participations directes et indirectes du retailer français s'élèveraient à 3,4 milliards d'euros : un morceau plus que conséquent des 10 milliards d'euros qu'il vaut actuellement en bourse.