Groupon : y a-t-il une vie après les coupons ?

Groupon : y a-t-il une vie après les coupons ? Engagé depuis 2 ans dans une stratégie de diversification, Groupon affiche au dernier trimestre 2014 des résultats bien supérieurs aux attentes du marché.

Cela fait maintenant deux ans et demi que Groupon fait évoluer son modèle économique pour diminuer sa dépendance aux coupons de réduction, en perte de vitesse après le boom des années 2008-2011. Marketplace d'offres locales permanentes et moins discountées, système d'exploitation pour petits commerces locaux, services mobiles... Groupon a successivement ajouté plusieurs cordes à son arc. Cette diversification a commencé à payer.

Au quatrième trimestre 2014, la société a publié un chiffre d'affaires en croissance de 20% à 925 millions de dollars, bien supérieur aux 908 millions attendus par les analystes, comme à ses propres prévisions. Mieux encore, son bénéfice net ressort à 8,8 millions de dollars, à comparer à une perte de 81,2 millions au dernier trimestre 2013. Sur l'ensemble de l'année 2014, Groupon affiche un chiffre d'affaires en hausse de 24% à 3,2 milliards de dollars et une perte nette de 73,1 million, réduite de 23% en un an.

La société compte pousser plus loin encore sa diversification. En 2015, elle lancera une suite d'outils de paiement et de marketing conçue pour aider les marchands dans leur politique d'acquisition clients. Une activité où Groupon a déjà mis un premier pied, notamment en déployant des beacons en magasin pour pouvoir envoyer des offres mobiles ciblées aux acheteurs. Et pour renforcer son positionnement dans le paiement mobile, jusqu'ici très axé BtoB, est également prévu un nouveau moyen de paiement mobile pour les consommateurs.

L'international n'est pas oublié, loin de là. Au quatrième trimestre 2014, l'Amérique du Nord représentait 60% des revenus de Groupon, la zone EMEA 29% et le reste du monde 11%. Car la société a poursuivi son expansion à l'étranger, en particulier au travers de l'acquisition de la billetterie en ligne sud-coréenne Ticket Monster, qui lui a permis d'accroître son volume d'affaires asiatique de 154% au dernier trimestre 2014. Cette bonne affaire pourrait d'ailleurs se révéler doublement intéressante, puisque Groupon envisage d'en revendre certaines activités, notamment à Goldman Sachs.

Et pourtant, le marché doute

Tout cela permet donc de se montrer optimiste vis-à-vis de la croissance à long terme de Groupon. Néanmoins, après l'annonce de ses résultats pourtant très bons, l'action de la société a perdu 2% lors des échanges après-bourse. Pourquoi les investisseurs accueillent-ils ses projets avec aussi peu d'enthousiasme ? Annonçant ses prévisions pour 2015, Groupon a prévenu qu'en raison des taux de change défavorables aux exportateurs américains, son chiffre d'affaires au premier trimestre devrait se situer entre 750 et 840 millions de dollars. S'il se situe effectivement au bas de la fourchette, cela signifiera une croissance presque nulle. Et les bénéfices escomptés sont encore moins alléchants. Le marché n'est peut-être pas persuadé que, comme le promet Groupon, la situation s'améliorera en cours d'année. Il n'empêche, l'ex roi des coupons mise en 2015 sur une croissance de 25% : comme en 2014.