Google répond aux accusations antitrust de Bruxelles sur Google Shopping

Google répond aux accusations antitrust de Bruxelles sur Google Shopping Google vient d'envoyer à la Commission une centaine de pages d'argumentaire pour la convaincre que Google Shopping n'abuse pas de la position dominante du moteur.

Dans le cadre de l'enquête antitrust de l'Union européenne contre Google, la firme américaine a envoyé jeudi 27 août sa réponse aux accusations formulées la Commission en avril. Celles-ci portent sur son moteur de comparaison de prix Google Shopping, dont Bruxelles estime que Google le met systématiquement en avant dans ses résultats de recherche au détriment de services concurrents. Une pratique qui violerait les règles européennes en matière d'abus de position dominante.
Dans sa réponse, Google indique d'abord que le trafic des sites d'e-commerce a progressé de 227% depuis 2010 et que les quatre principaux machés de l'UE ont vu apparaître 300 nouvelles entreprises dans le secteur. Il en conclut qu'il n'a pas limité la concurrence, en dépit de sa part de marché de 90% environ. Le groupe ajoute que la Commission n'a pas assez tenu compte de l'évolution des comportements des cyberacheteurs, qui préfèrent de plus en plus se rendre directement sur les sites des e-commerçants.
Bruxelles demandait par ailleurs que le moteur ne présente pas les résultats de Google Shopping en haut à droite des pages de résultats, une position privilégiée, mais sur un pied d'égalité avec les comparateurs concurrents. Pour Google, son actuelle présentation rend service aux internautes puisqu'elle met en avant des données fournies par les e-marchands, qui améliorent la qualité des publicités.
Durant les quatre premières années de l'enquête de Bruxelles, une procédure de conciliation avait vu le moteur proposer certains aménagements. Mais fin 2014, la nouvelle commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, a décidé d'opter pour la manière forte. Si les 100 pages de réponses argumentées fournies par Google ne convainquent pas la Commission, la firme pourrait être obligée de modifier ses services, avec des conséquences importantes sur son modèle de revenus. Elle se verrait sinon imposer une amende qui, en pourcentage de ses revenus, s'élèverait à plusieurs milliards de dollars.
A partir du 1er septembre, les équipes de la direction générale de la concurrence vont recevoir les avocats de Google pour une période "contradictoire", durant laquelle ils feront valoir leurs arguments. La décision de la Commission n'est pas attendue avant le printemps prochain.