Aux abois, 3 Suisses ne trouve pas d'acquéreur

Aux abois, 3 Suisses ne trouve pas d'acquéreur L'e-commerçant vient encore de diviser ses effectifs par trois et ne tourne plus qu'en sous-régime. Pas suffisant pour trouver un repreneur, selon nos sources.

Des ventes en chute libre, une marque abîmée… 3 Suisses s'apprête-t-il à mettre la clé sous la porte ? Le groupe 3SI avait annoncé en mars 2016 sa décision de céder toutes ses activités e-commerce pour se concentrer sur les services. Après Becquet en mai, sont sortis du groupe Excedence en juin et l'allemand 3 Pagen en septembre. Quant à 3 Suisses, 3SI indiquait devoir d'abord passer l'e-commerçant de 147 collaborateurs à une quarantaine avant de pouvoir lui trouver un acquéreur.

Ne reste plus qu'une petite quarantaine de salariés qui font tourner la boutique au minimum vital

Cette énième et dernière cure d'amaigrissement a eu lieu cet été : l'ex-vépéciste a licencié plus de 100 personnes, y compris les équipes qui concevaient ses collections. Ne reste plus qu'une petite quarantaine de salariés qui font tourner la boutique au minimum vital, à partir des catalogues du groupe allemand Otto, propriétaire à 100% de 3SI depuis 2013. La voilure a donc été réduite à peau de chagrin... mais la banque Rothschild, mandatée pour trouver un repreneur, n'en fait pas moins chou blanc depuis des semaines, selon nos sources. Même le chèque proposé pour reprendre le site ne suffit pas à susciter l'intérêt.

650 millions d'euros de pertes depuis 2009

En dépit des restructurations successives, 3 Suisses n'expédie plus à l'heure actuelle que 1 000 à 2 000 de colis par jour, contre environ 40 000 à sa grande époque. Son chiffre d'affaires, qui frôlait le milliard en 2004 avec 915 millions d'euros de ventes, est tombé à 120 millions en 2015… pour 60 millions de pertes. Depuis 2009, l'e-marchand a perdu 650 millions. Un véritable gouffre pour son propriétaire, qui a décidé d'arrêter les frais.

"Une trentaine de repreneurs potentiels ont manifesté de l'intérêt"

Contactée par la rédaction, une porte-parole des 3 Suisses dément : "Une trentaine de repreneurs potentiels ont manifesté de l'intérêt. 3 Suisses ne rencontre pas de difficultés, ni sur la qualité des repreneurs ni sur le timing de la reprise." Toutefois, selon nos informations, le dossier a certes tourné mais aucune offre n'a été formulée.

De son côté, Otto a récemment annoncé qu'il conclurait d'ici février 2017 la cession des deux autres sites marchands que 3SI possède encore : Unigro en Belgique et Venca en Espagne, ce dernier étant pourtant en vente depuis mi-2015… et en croissance. Il est donc peu probable que le groupe allemand continue très longtemps à tenir 3 Suisses à bout de bras. Ne resterait plus alors chez 3SI que de la relation client avec Mezzo et de la logistique avec Mondial Relay, Dispeo et Girard Agediss que le groupe vient de racheter. L'hypothèse d'une fermeture pure et simple de 3 Suisses se renforce de jour en jour.