Métavers et retail : un mariage de raison

Les retombées du métavers dont peuvent bénéficier les acteurs du retail sont nombreuses. A condition de savoir exploiter efficacement les atouts de ces nouveaux territoires virtuels.

Les 28 et 29 novembre 2022, plus de 6 000 visiteurs se sont donnés rendez-vous à Tech for Retail, le salon dédié aux innovations technologiques et digitales pour les commerces physiques et la vente en ligne. L’occasion de s’intéresser aux nouveaux modes de consommation et nouveaux terrains à investir pour les marques comme ceux des mondes virtuels et notamment le métavers. Les retombées du métavers dont peuvent bénéficier les acteurs du retail sont nombreuses. À condition de savoir exploiter efficacement les atouts de ces nouveaux territoires virtuels.

Si le métavers est encore négligé par le grand public, les entreprises, elles, s’emparent du sujet avec l’ambition d’améliorer leurs performances. Que ce soit pour des usages de simulation, de formation, de collaboration, de communication, ou de parcours client augmenté pour en tirer une meilleure connaissance, la modélisation numérique des processus du monde réel regorge d’avantages.

Les exemples ne manquent pas.

  • Dans le secteur des transports, la virtualisation en cours depuis 2020 des 33 000 km de voies et 5 700 stations de l’opérateur Deutsche Bahn l’aide à renforcer la fiabilité et la capacité du réseau ferroviaire afin d’automatiser le trafic tout en réduisant les coûts d’exploitation et de maintenance.
  • Dans l’industrie, Renault Group a récemment annoncé le « premier métavers industriel » pour offrir une supervision en temps réel des données de production et de la chaine logistique afin de réaliser des économies significatives et réduire drastiquement les délais de livraison de ses véhicules.
  • Sous l’angle collaboratif, la société immobilière américaine eXp Realty a remplacé depuis 2018 ses locaux physiques par un métavers dans lequel ses quelque 85 000 agents répartis dans le monde peuvent se réunir à tous moments. A la clé : d’énormes économies en location de bureaux.
  • Le monde médical commence aussi à s’emparer des technologies virtuelles, notamment pour aider le patient à comprendre sa prise en charge de façon globale. Et qui sait si, demain, nous ne bénéficierons pas chacun d’un jumeau numérique pour une médecine personnalisée ?

Avec les environnements 3D, les retailers peuvent, pour leur part, proposer une variété d’expériences d’achat virtuelles inédites, voire personnalisées, à leurs clients dans l’intérêt notamment de renforcer l’attachement à la marque de ces derniers, et cela n’importe où dans le monde. Les responsables de magasin peuvent d’ailleurs, eux aussi, tirer parti du métavers en profitant de la possibilité de découvrir de nouveaux produits ou collections de la marque ou l’enseigne sans avoir à se déplacer. Produits dont ils pourront simuler l’achalandage, le packaging et l’agencement des rayons en quelques clics dans un magasin virtuel afin d’en vérifier l’attraction exercée auprès de consommateurs-testeurs avant la mise en rayon physique.

Une formation immersive pour préparer ses équipes.

En mettant en scène des situations de stress difficilement reproductibles dans les jeux de rôles, le métavers a aussi un grand rôle à jouer dans la formation des vendeurs. S’entraîner virtuellement à réagir avec sang-froid face à un client agressif reste moins anxiogène, et risqué, qu’une expérience subie dans le réel sans préparation. Le distributeur Walmart qui, depuis 2016, a formé plus d’un million d’employés à l’aide de scénarios modélisés en 3D a bien compris l’intérêt des technologies immersives pour préparer ses équipes.

Et les retours sur investissement sont là ! Par exemple, la formation à la gestion des systèmes de click & collect est passée de 8 heures à… 15 minutes. Par ailleurs, projeter dans une scène virtuelle un candidat pour en vérifier les aptitudes peut conforter l’employeur dans son choix et contribuer à réduire le taux d’attrition, élevé dans le secteur, côté employé.

Le métavers pour tester un produit avant sa production. 

Le métavers est aussi l’endroit idéal pour tester un produit auprès des utilisateurs potentiels avant même de le produire. En 2016, Jaguar a présenté I-Pace, un prototype modélisé de véhicule électrique à quelque 300 invités et journalistes dans un showroom virtuel pour recueillir leurs réactions afin d’améliorer le modèle. Si le constructeur n’a finalement pas capitalisé sur cette expérience peut-être trop en avance sur son temps, les bénéfices que la réalité virtuelle apporte en matière de gains de temps et économiques sautent aux yeux face aux coûts élevés d’élaboration d’un prototype physique. En rachetant RTFKT, Nike a poussé l’idée un cran plus loin en utilisant le métavers pour fédérer des communautés de clients, collectionneurs et artistes créateurs dont les créations peuvent se retrouver sur les étals des magasins physiques où sous formes d’objets numériques réexploitables dans d’autres univers virtuels.

Le retail 100% numérique est déjà là !

Le marché d’un retail 100% numérique est aujourd’hui une réalité tangible pour vendre vêtements, accessoires, meubles, etc., transposables dans d’autres univers modélisés et sur les réseaux sociaux. Et une véritable opportunité de valoriser sa marque. Au printemps dernier, Coca-Cola a ainsi lancé sur Fortnite la boisson virtuelle Coca-Cola Zero Sugar Byte en profitant de l’audience pharamineuse du jeu vidéo. Il est certes encore difficile de vérifier la réalité économique du modèle. Mais la banque Morgan Stanley estime à 8 300 milliards de dollars le potentiel des dépenses globales dans le métavers aux États-Unis.

Investir le métavers de la bonne manière

Nouveaux marchés, réduction du time to market, amélioration des produits, optimisation de la maintenance, meilleure connaissance client, formation des collaborateurs… Bien au-delà des environnements démonstratifs que couturiers et autres acteurs du luxe projettent aujourd’hui en organisant défilés, expositions et ventes dans des mondes virtuels, chez Inetum nous sommes convaincus que le métavers s’avère un véritable atout pour les revendeurs de produits plus communs. Mais, comme pour toute technologie fortement dosée en innovation, les initiatives internes, isolées, dotées de budgets sous dimensionnés en regard des ambitions, sont souvent déceptives au risque de décourager ceux qui s’aventurent dans ces nouveaux territoires numériques.

Pour éviter ces écueils, le recours aux services d’un prestataire spécialisé est recommandé. Encore faut-il savoir se tourner vers le bon profil. Combinant son expertise historique du marché de la grande distribution et de la logistique à sa solution Intraverse de création d’environnements virtuels d’entreprise multisupports et à ses capacités d’innovation, Inetum est le partenaire idéal pour accompagner sereinement les acteurs du commerce qui décident d’investir ces univers émergents.

Négliger le métavers aujourd’hui, c’est prendre le risque de se retrouver isolé face à un phénomène qui, entrainé par la lame de fond du Web3, deviendra demain la norme comme le sont aujourd’hui les incontournables réseaux sociaux. Le retail peut-il se permettre de prendre ce risque ?