Musique : Les majors misent sur la licence globale

Après Nokia et Apple, c'est au tour de Sony-BMG de travailler à une offre d'accès illimité sur abonnement à une plate-forme musicale. Un type d'offre qui marquerait néanmoins le retour en force des DRM.

Discutée, puis rejetée lors de l'examen de la Dadvsi en France il y a deux ans, la licence globale revient sur le devant de la scène, mais cette fois internationale, poussée par les majors de la musique elles-mêmes. Dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung, le patron de Sony-BMG, Rolf Schmidt-Holtz, a annoncé que la major travaille à la mise en place d'une offre forfaitaire donnant droit à l'accès de l'ensemble de son catalogue.

Selon lui, le prix de l'abonnement mensuel pourrait être compris entre 6 et 8 euros. L'offre pourrait être proposée d'ici la fin de cette année et pourrait aussi concerner les catalogues d'autres majors. Car Rolf Schmidt-Holtz l'affirme, Sony est en pourparlers avec d'autres distributeurs pour proposer aussi leur catalogue.

Cette sortie dans la presse du patron de Sony-BMG intervient quelques jours après que le Financial Times ait évoqué un projet similaire dans les cartons d'Apple. Le constructeur d'iPod et d'iPhone voudrait proposer l'accès illimité à sa plate-forme à tout acheteur de ses appareils. Selon une étude, ses clients seraient prêts à payer un abonnement mensuel de 7 à 8 dollars pas mois, ou à payer 100 dollars pour un accès à la plate-forme pour un temps équivalent à la durée de vie du terminal.

Apple cherche ainsi à marquer à la culotte Nokia, devenu son concurrent direct depuis le lancement de l'iPhone. D'autant plus que Nokia, conscient que la musique devient un produit d'appel pour ses terminaux, cherche à rattraper son retard dans le secteur avec son portail Ovi. Le finlandais a d'ailleurs déjà signé un accord avec Universal Music Group pour permettre aux futurs acheteurs de ses téléphones d'accéder gratuitement au catalogue de la première major mondiale pendant douze mois. Et cela depuis un PC ou de son mobile.

Mais pour les majors, licence globale ne rime pas avec fin des DRM. En effet, comme pour les offres d'abonnement de Neuf Cegetel avec Universal Music (lire l'article : La révolution de velours de Neuf Cegetel, du 21/08/07) et celle d'Alice avec EMI (lire l'article : Alice lance une offre de téléchargement gratuit et illimité, du 05/12/07), les DRM restent nécessaires afin d'empêcher l'écoute des titres une fois que le client ne souscrit plus à l'abonnement. Un abandon des DRM qui a pourtant rencontré un certain succès aux yeux des consommateurs. La réussite d'Amazon est là pour le démontrer.
 

Le site marchand est en effet devenue numéro deux de la vente de musique sur Internet derrière l'iTunes Music Store d'Apple, six mois à peine après le lancement de sa plate-forme de titres 100 % sans DRM, provenant des 4 majors et de labels indépendants. Handicapé, Apple n'a obtenu que d'EMI et de quelques labels indépendants la possibilité de distribuer son catalogue sans DRM. Ainsi, si les majors ont favorisé l'émergence d'un concurrent sérieux à Apple avec Amazon, il pourraient aussi être tenté de la faire avec Nokia.