Ces start-up qui se lancent au Royaume-Uni Les opportunités du marché britannique en temps de crise

Le nombre d'acteurs français de l'e-business qui se lancent actuellement au Royaume-Uni est suffisamment conséquent pour attirer l'attention. Faut-il n'y voir qu'une coïncidence ? Ou le marché britannique recèle-t-il, en temps de crise, des opportunités pour ceux qui voudraient l'attaquer ?

"Les Britanniques sont très ouverts aux changements de modes de consommation"

Président et co-fondateur de PriceMinister, Pierre Kosciusko-Morizet n'y va pas par quatre chemins : "Aujourd'hui, le Royaume-Uni est au fond du trou. Les Britanniques ont un gros problème de pouvoir d'achat et sont par ailleurs très ouverts aux changements de modes de consommation. Ils seront donc sans doute plus ouverts à notre offre que si nous nous étions lancés plus tôt. De plus, le prix du marketing là-bas est en train de chuter. Les conditions sont donc bonnes pour attaquer ce marché qui est deux à trois fois plus gros que le marché français."

Autre argument de poids, le taux de change livre sterling - euro, fait apparaître les prix britanniques comme beaucoup moins élevés qu'il y a seulement un an. "Le taux de change est tel que nous sommes très favorisés dans nos actions de marketing, constate Marc Schillaci, PDG d'Oxatis. L'achat de mots clés, par exemple, nous revient 30 % moins cher qu'avant." De la même façon, participer à un salon coûte 10 000 livres à la plate-forme de e-commerce, qui équivalent à 10 000 euros au lieu de 13 000 il y a peu. S'y ajoute le fait que, la crise rendant la concurrence locale moins acerbe, ces prix ont de toute façon tendance à baisser.

"Quand le niveau des stocks est très haut, Vente-privee.com a un rôle plus important à jouer"

Alain Lévy, PDG de Weborama, reconnaît aussi que la crise joue favorablement sur la concurrence de sa plate-forme publicitaire : "Du fait de la crise économique, il n'y a pas eu en 2008-2009 l'émergence d'acteurs britanniques de type Weborama dans le ciblage comportemental. La place est à prendre. Nous n'avons même pas besoin d'acheter de mots clés."

Vente-privee.com profite d'un autre phénomène encore, toujours engendré par la crise. "Nous sommes un pure player de la valorisation des stocks : par essence, pour que nous fonctionnions, il faut que les marques aient des stocks à nous confier, explique le co-fondateur et directeur commercial du site, Michaël Benabou. Quand la conjoncture fait que le niveau des stocks est haut ou très haut, Vente-privee.com a un rôle plus important à jouer." Sachant, bien sûr, que les marques ont tendance à réduire leur production en temps de crise.