Spartoo contre Sarenza : le match Le terrain d'affrontement s'élargit à l'Europe

Spartoo et Sarenza, qui livrent l'un comme l'autre en Belgique et au Luxembourg, revendiquent tous deux la place de numéro un en Europe. Toujours est-il qu'ils sont encore peu présents hors de France, même si le périmètre de leurs ambitions est clairement européen. Ceci en particulier parce que, comme le note Boris Saragaglia, "le marché de la chaussure est l'un des marchés de grande consommation les plus importants. Il pèse 15 milliards d'euros en Italie, 9 milliards au Royaume-Uni, 8 milliards en France, 7 milliards en Espagne..." La vente à distance de chaussures bénéficie par conséquent d'une belle marge de progression.

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Spartoo.it © DR

Les deux rivaux se sont donc mis en ordre de marche pour attaquer méthodiquement les pays limitrophes de l'Hexagone. Spartoo a ouvert l'Italie en janvier 2009. "Un vrai pied à l'étrier dans notre développement", juge Boris Saragaglia, qui prépare le lancement du site au Royaume-Uni fin juin ou début juillet. "Aujourd'hui, nous considérons que nous avons amené Spartoo à l'équilibre en France. Nous allons désormais faire la même chose en Italie et au Royaume-Uni. Ensuite, nous ouvrirons encore ailleurs, mais pas avant 2011."

Sarenza va également se lancer dans "un gros pays européen du e-commerce dans les toutes prochaines semaines", révèle Stéphane Treppoz. Comprendre le Royaume-Uni, voire l'Allemagne. Toutefois, de même que son concurrent, le PDG ne souhaite pas adopter un rythme d'ouvertures à l'international trop rapide : "Il nous faut gérer cette croissance et maintenir l'expérience client à un niveau équivalent à la France, où nous venons d'être élu site de mode préféré des Français, qui ont été interrogés en mai par DirectPanel. Or à l'étranger, c'est plus compliqué."

L'un comme l'autre ont d'ailleurs fait le choix de piloter leurs activités internationales depuis la France, sans engager d'équipes locales. Notamment parce que les fournisseurs de chaussures sont pour la plupart paneuropéens. Il n'est donc pas nécessaire aux sites marchands de trouver des partenaires propres aux marchés qu'ils attaquent.

Cette expansion est enfin soutenue par des levées de fonds récentes ou en cours. Sarenza, qui au total avait déjà levé 10 millions d'euros, en a ajouté 3 en avril 2009, dont 2 millions d'euros de "love money" de son PDG et de sa directrice générale Hélène Supau. Pour sa part, Boris Saragaglia a entamé un roadshow européen il y a trois semaines pour obtenir entre 5 et 8 millions d'euros dépensables à la rentrée, qui viendront s'ajouter aux 5,5 millions accumulés lors des précédents tours de table.