MyFab se mue en site de ventes événementielles de design européen

MyFab se mue en site de ventes événementielles de design européen L'e-marchand, lancé en 2008 sur le créneau du meuble direct usine fabriqué en Chine, veut désormais se mettre au service des designers et des marques du Vieux Continent.

Repris mi-mai 2012 par WebMediaGroup (WMG), le site marchand de mobilier direct usine MyFab fait évoluer son business model depuis le mois de juillet (lire l'article WebMediaGroup reprend MyFab avec Alven et BV Capital, du 21/05/2012). Des changements déjà visibles : les internautes ont maintenant besoin d'un login pour se connecter, le site multiplie les ventes événementielles et son offre est recentrée sur les designers français et européens.

"Nous avons aussi travaillé sur les services qui étaient critiqués, explique le DG de MyFab, Gilles Villautreix. WMG nous a beaucoup aidés tant sur l'outil informatique que sur la logistique - puisque le groupe opère son propre entrepôt - et qu'en matière de service client, qui n'était pas notre force auparavant." En particulier, MyFab a traité cet été les retards de livraisons qui s'étaient accumulés sur les derniers mois, en basculant les nouvelles commandes sur l'outil de WMG. Le site a également travaillé son processus de paiement et enrichi visuellement les informations produits.

Une fois les anciens clients MyFab livrés et le service fourni par le site amélioré, MyFab a changé de vocation. L'e-commerçant indique se mettre désormais au service des PME françaises et européennes, afin de faire découvrir de nouveaux talents aux consommateurs. Alors qu'auparavant, l'offre était entièrement sourcée en Asie, elle est progressivement rapatriée en Europe. Les ventes proposées au format événementiel s'appuient déjà pour la plupart sur des designers français et européens.

"Le modèle MyFab avait vieilli et ne mettait pas l'accent sur des marques, remarque Isabelle Bordry, présidente de WMG. En outre, il est aujourd'hui très compliqué de gérer des fournisseurs chinois. L'Europe compte beaucoup de marques et de designers, or c'est précisément ce que veulent les consommateurs. La transformation du modèle a permis de faciliter la gestion des flux logistiques et le rapport qualité/prix n'est plus défavorable à l'Europe." MyFab se recentre finalement sur ses principales compétences, visant dorénavant à briller en tant qu'intermédiaire.

L'évolution de son business model est d'ailleurs effective : les ventes privées, qui durent 7 à 10 jours, ont déjà pris le pas sur la vente simple et devraient à terme représenter 70 à 75% du chiffre d'affaires du site. "On constate une vraie appétence pour les nouveaux produits, d'où l'intérêt d'un format permettant de proposer l'innovation à prix préférentiel", explique Gilles Villautreix. De son côté, le designer a la possibilité de tester son produit, que le consommateur retrouvera peut-être plus cher ailleurs six mois plus tard. "Notre business, c'est d'être précurseur", affirme-t-il.

MyFab s'essaie également au multicanal via l'ouverture d'un showroom parisien. Celui-ci servira de lieu de rencontre avec les acteurs du design, permettra d'exposer les meilleures ventes du site et d'animer sa communauté de clients. La mobilité suivra de peu : une application iPad sortira début décembre.

Si le site ne communique pas de prévision de chiffre d'affaires, Isabelle Bordry évoque "un bon trend" et déclare que les nouveaux actionnaires de MyFab sont tout à fait heureux. Concrètement, l'e-commerçant travaille moins à accroître sa base de 600 000 membres qu'à améliorer le repeat business, déjà en progression de 13% depuis que le site a évolué vers les ventes événementielles et œuvré à satisfaire ses clients mécontents. "Aujourd'hui, 50% environ de nos clients sont des acheteurs réguliers, précise l'entrepreneuse. Nous voudrions arriver à 70 ou 80% et faisons donc tout pour les fidéliser."
A l'approche de Noël, MyFab réalise une opération utilisant le principe du calendrier de l'Avent et orientée cadeaux, au travers de petits produits. "Une façon de jouer davantage sur l'achat d'impulsion, que nous adopterons aussi pendant le reste de l'année", conclut Isabelle Bordry.