Charles Sfez attaque Lagardère sur la fermeture des e-boutiques de Be et Elle

Charles Sfez attaque Lagardère sur la fermeture des e-boutiques de Be et Elle Les sites marchands des deux magazines ont fermé leurs portes début 2014. Une décision prématurée selon Charles Sfez, associé dans cette activité e-commerce de Lagardère.

Suivant un modèle qui portait ses fruits au Japon, le groupe avait lancé en 2012 et 2013 une activité de vente en ligne sur les sites de ses magazines "Be" et "Elle", qui devaient y trouver un relais de croissance. Lagardère ambitionnait d'atteindre pas moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 5 ans. "Un échec cuisant, avec des pertes estimées à une quinzaine de millions d'euros", révèle aujourd'hui BFM Business. Et non seulement les e-boutiques ont fermé leurs portes en janvier 2014, mais les associés de Lagardère Active WebCo, société créée en 2012 pour piloter cette activité, s'attaquent aujourd'hui devant le tribunal de commerce. Charlez Sfez (actionnaire de Dépôt Bingo à hauteur de 53% en avril 2012, selon MintGlobal), qui détient 30% de la société, vient ainsi de porter plainte contre Lagardère Active, qui en possède les 70% restants. Il demande 26 millions d'euros de dommages, précise BFM Business.

Charlez Sfez estime que Lagardère a décidé la fermeture des deux e-boutiques au bout de moins de 6 mois, en mars 2013, en dépit de premiers résultats commerciaux prometteurs. En août de la même année, le groupe le révoque de ses fonctions de DG et met fin à ses commandes auprès de Dépôt Bingo, son prestataire logistique. "Lagardère a rompu ce contrat unilatéralement par anticipation, mettant Dépôt Bingo dans une situation financière très difficile. Or ce contrat avait été conclu pour 5 ans, et Dépôt Bingo avait beaucoup investi pour pouvoir assurer cette logistique", indique Charles Sfez à BFM Business.

Pourquoi des pertes si importantes ? Comme au Japon, Lagardère Active WebCo possédait ses propres stocks, modèle plus risqué mais à meilleur potentiel en termes de chiffre d'affaires et de bénéfices, selon Charles Sfez. Sauf que lorsque Lagardère a mis fin à l'activité, il aurait cédé à un dixième de sa valeur le stock de 7 millions d'euros, affirme le dirigeant. Suite à un plan de sauvegarde de l'emploi annoncé en octobre 2013, Lagardère Active a cédé en avril 2014 dix de ses titres à Reworld Media et 4B Media, dont "Be".