Info JDN : Private Outlet a été placé en liquidation judiciaire

Info JDN : Private Outlet a été placé en liquidation judiciaire En redressement depuis janvier, Private Outlet a été liquidé le 8 avril. Le groupe venait de lever 12 millions pour racheter Brandalley, qui n'est pas concerné par la procédure.

Selon nos informations, la liquidation judiciaire de Private Outlet a été prononcée le 8 avril avec prise d'effet immédiate, la fermeture définitive de la société ayant été fixée au 22 avril. Les affaires de Private Outlet sont désormais entre les mains du liquidateur judiciaire nommé par le tribunal de commerce de Bobigny, Maître Moyrand. Les 41 salariés du site de ventes événementielles ont fait l'objet d'un licenciement économique, certains ayant accepté un reclassement proposé dans le groupe Andrino, maison-mère de Private Outlet spécialisée dans le déstockage physique de gros. Quant à Brandalley, racheté en mai 2014 par le groupe Andrino, ses salariés devraient prochainement prendre possession des bureaux de Private Outlet, actuellement en travaux pour les accueillir.

[Article du 27/02/2015] "Private Outlet, l'une des filiales du groupe Andrino, a été mise en redressement judiciaire", a confirmé le 27 février au JDN son fondateur Cyril Andrino. "Brandalley, autre filiale du groupe, n'est pas concernée par cette procédure." Comme le JDN le révélait le 24 février, la société de ventes événementielles Private Outlet s'est déclarée en cessation de paiement et a été placée en redressement judiciaire le 21 janvier 2015. Si le redressement de l'activité est jugé impossible par son administrateur judiciaire, la prochaine étape sera celle de la liquidation.

Son PDG Cyril Andrino a quitté ses fonctions, remplacé par David Rosenthal, directeur commercial également cofondateur de la société. Une information restée confidentielle, tout comme les mesures prises pour effacer en catimini les liens apparents avec Brandalley, racheté en mai 2014 par le groupe Andrino, maison-mère de Private Outlet. On ne trouve plus en effet aucune mention de l'un sur le site de l'autre. Un accord a manifestement été trouvé pour exclure Brandalley du périmètre du redressement et il s'agit maintenant de ne pas affoler ses partenaires commerciaux.

12 millions d'euros levés en 2014, au moment du rachat de Brandalley

La mise en redressement judiciaire de Private Outlet est une surprise. Au moment du rachat de Brandalley, le groupe avait conclu une augmentation de capital de pas moins de 12 millions d'euros, souscrite par les fonds d'investissement présents et majoritaires au capital de Brandalley (Banexi, A Plus Finance et CDC Entreprises) et par les fonds actionnaires du groupe Andrino (GIMV et Turenne Capital). A l'époque, d'après nos informations, l'entité issue de la fusion avait besoin de 8 millions d'euros en cash pour se financer pendant encore deux ans.

Bref, il est difficile de penser que tout cet argent a déjà été dépensé, même si un plan de licenciement débuté en décembre chez Brandalley et touchant selon nos sources plus de 50 postes a probablement coûté cher. Sauf que d'après une source interne, les salariés de Private Outlet auraient été payés avec deux semaines de retard en février. Ce qui corroborerait aussi l'existence de problèmes de trésorerie, intervenus plutôt rapidement, donc. Contactés par le JDN, Marc Heller (PDG de Brandalley jusqu'en juillet 2014) et les fonds d'investissement GIMV et Turenne Capital, actionnaires de référence, n'ont pas donné suite à nos demandes d'information.

En perte de vitesse depuis des années

Fondé en 2005 sur le créneau des ventes événementielles, Brandalley avait maintenu un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros en 2013, en se recentrant sur le développement de son activité principale de grand magasin, qui selon nos informations représente aujourd'hui la moitié de ses revenus. L'e-marchand ne croît cependant plus, tandis que son Ebitda ne cesse de diminuer : maintenir une croissance nulle lui coûte de plus en plus cher. Début 2014, il indiquait une dette cumulée de 5 millions d'euros pour une perte opérationnelle de 1,5 million.

Au total, plus de 44 millions d'euros levés par les deux sociétés

Pour sa part, Private Outlet, ouvert en 2007 sur le même créneau, a un temps cherché la croissance en Europe de l'Ouest pour ne pas subir la domination de Vente-privee.com. Mais avec un succès très mitigé, qui a conduit le groupe Andrino à développer son activité historique de grossiste déstockeur. Un métier qu'avaient peu à peu délaissé les leaders Cofotex et France Export, qui se concentrent sur leurs activités Web, respectivement Vente-privee.com et Showroomprivé. En 2013, le groupe Andrino revendiquait 55 millions d'euros de chiffre d'affaires.

En dehors des 12 millions d'euros d'augmentation de capital conclue en 2014, Private Outlet avait levé 7,3 millions d'euros en 2008, 9 millions en 2010 et un montant non dévoilé en 2012. Côté Brandalley, l'addition s'élève à 3 millions d'euros à son lancement en 2005, 5,3 millions en 2007, 5,2 millions en 2012 puis, selon nos informations, encore 2,3 millions au printemps 2013, soit un total d'au moins 15,8 millions d'euros. A eux deux, Private Outlet et Brandalley ont donc levé plus de 44 millions d'euros.