Qu'arrive-t-il à Cdiscount ? Expansion européenne : le flop ?

Autre axe de développement de l'enseigne : l'international.  Casino avait entrepris en août 2008 de s'implanter sur le marché britannique, au travers d'un partenariat avec un acteur irlandais. Lancé en décembre 2008, Cdiscount.co.uk était donc une jointe venture entre Cdiscount et la société d'investissement irlandaise NCBH, propriété à la fois de RIG Investments, capital-risqueur néerlandais, et d'un entrepreneur irlandais, Ciaran O'Donoghue.

A peine un an plus tard, Casino renonce. Le site affiche pendant plusieurs jours la mention "in provisional liquidation" - c'est-à-dire "en cours de liquidation" -, avant, début 2010, de devenir indisponible. "Les résultats n'étaient pas conformes aux attentes des actionnaires qui, dans le contexte de crise, ont décidé de couper court", explique le président du directoire de Cdiscount, Emmanuel Grenier.

Une décision d'autant plus surprenante que les marchands qui franchissent le pas - ou la Manche - attendent généralement deux ans avant de tirer le bilan de leur aventure. Dans ce cas, Casino quitte le marché britannique en ayant uniquement eu le temps d'y investir, sans attendre de savoir quelles auraient été les retombées. Les pertes menaçaient-elles de devenir inabsorbables ? Au bas de la page d'accueil du Cdiscount français, le drapeau britannique laisse seul le drapeau allemand figurant dans la rubrique "Cdiscount en Europe".

Ce dernier s'apprête-t-il à prendre le même chemin ? En mai 2006, l'e-commerçant s'était rapproché du géant allemand de la VPC Otto pour s'implanter en Allemagne en prenant une participation de 50 % dans Discount24.de. "Le pays a certes souffert de la crise mais il n'y a pas de changement de cap", affirme aujourd'hui Emmanuel Grenier. Discount24.de perdait 7,3 millions d'euros en 2008 (sur un chiffre d'affaires de 65,7 millions d'euros) et 4,1 millions en 2007. Effectivement, l'entrée de Cdiscount à son capital n'a spécialement réussi ni à l'un, ni à l'autre.