Les 3 principales solutions SaaS de click&collect passées au crible Evoke : une solution multimodules très intégrée au SI client

Evoke édite la solution en mode SaaS Smart Traffik, qui englobe plusieurs modules web-to-store : la multidiffusion (coordonnées et horaires des magasins tenus à jour en ligne), le store locator, le product locator, la réservation in store (commande Web réalisée par le magasin), la prise de rendez-vous, le click&pick-up (commande en ligne dans le stock Web livrée en magasin sous 2 jours) et enfin click&collect, qui regroupe lui-même l'e-réservation et le click&delivery (commande en ligne dans le stock magasin, à récupérer sous 2 heures). Créée en 2012 sur une vision plus transverse que SoCloz et Proximis, la start-up comprend également un pôle agence qui installe SmartTraffik chez les enseignes clientes et les accompagne dans leurs projets.

thomas le guyader, expert cross-canal chez evoke
Thomas Le Guyader, expert cross-canal chez Evoke © S. de P. Evoke

"Nous travaillons en complète marque blanche, précise Thomas Le Guyader, expert cross-canal chez Evoke. Notre solution s'accompagne d'une grande bibliothèque de paramétrages, qui permet de nous adapter à toutes les problématiques sectorielles en nous affranchissant de tout développement spécifique." Le tunnel de commande ne sera en effet pas le même pour Celio, Speedy ou Axa... "Rien que chez Bouygues Telecom, nous gérons six types de click&collect différents. Nous sommes donc intégrés très loin dans le système d'information, puisque les tunnels click&collect sont chez nous." La durée d'installation n'est pas allongée pour autant, puisque trois semaines suffisent à lancer le projet, déterminer avec l'enseigne quelle typologie de tunnel mettre en place et déployer. Là encore, la formation des vendeurs est prévue.

Evoke revendique 120 clients (soit 40 000 points de vente), en majorité multimodules. Beaucoup commencent par le store locator et ajoutent la multidiffusion puis d'autres services. "Les trois quarts de nos clients ont au moins trois modules", souligne Thomas Le Guyader. Quant au click&collect d'Evoke, il a séduit une trentaine d'enseignes et généré l'an dernier 186 000 ventes, soit un volume d'affaires de 73 millions d'euros. "Très rapidement, le chiffre d'affaires magasin s'accroît de 2 à 3%, mais sur certains points de vente on monte à 6 ou 7%." Côté site marchand, la montée en puissance de ces parcours d'achat web-to-store est tout aussi remarquable. "Tous secteurs confondus, le click&collect représente en moyenne une vente sur deux réalisée sur les sites de nos clients, parfois plus".

Une facturation sous forme d'abonnement mensuel

Considérant aussi que la réussite de ces projets est tributaire de l'adhésion des magasins, Evoke affecte les demandes aux magasins les plus performants dans la zone de l'internaute, comme le fait SoCloz. "Nous avons aussi une très forte interconnexion avec les caisses des points de vente afin de faciliter la prise en main de l'outil par les vendeurs, précise Thomas Le Guyader. La solution est pilotable en API par la majorité des systèmes de caisse, pour n'y apparaître que comme un onglet supplémentaire." Quant aux demandes d'e-réservations, difficile d'y échapper sur le système de caisse. 72% sont donc traitées dès leur première apparition, les autres étant rattrapées par des relances sur la caisse puis téléphoniques. "Plus on confirme rapidement, moins il y aura de no-show." Evoke affiche d'ailleurs un taux de visite proche de ses concurrents, avec  8 à 12% de no-shows sur les e-réservations.

La société se positionne enfin sur l'aide à la vente, en descendant au magasin ce que l'internaute a consulté d'autre sur le site (et en vérifiant préalablement la disponibilité en magasin de ces produits), ou encore des idées de cross-selling qu'il pousse également auprès de l'internaute lors de la validation ou du suivi de réservation.

Le mode de rémunération d'Evoke diffère de celui de ses concurrents. Des frais de setup de 8 000 à 18 000 euros environ couvrent d'abord les nombreux paramétrages à réaliser. Puis l'éditeur facture un abonnement à sa solution, uniquement fonction de la taille du réseau de magasins du client. "Cela revient un peu plus cher au début mais quand cela décolle, les clients sont heureux de ne pas payer Evoke à chaque vente : les courbes se croisent rapidement. La performance est l'option sans risque, mais c'est notre modèle qui est rapidement rentable pour le client." En outre, les acteurs payés à la performance auraient tendance à appliquer une pression plus forte sur les internautes pour limiter les no-shows. Ici, c'est à l'enseigne de décider de sa politique en la matière.

Dans la ligne de mire : les analytics en magasin

Evoke ne communique pas son chiffre d'affaires, mais estime son niveau d'activité sur le click&collect comparable à celui de SoCloz et de Proximis. Sachant que contrairement à eux, les budgets de ses clients sont donc plafonnés. Globalement, la société évoque une croissance de 400% en 2014, son quatrième exercice. Rentable depuis ses débuts, Evoke emploie 30 collaborateurs et réinvestit 30% de son chiffre d'affaires en R&D. A priori, pas besoin donc de relever des fonds, après l'entrée à son capital d'Adelante aux côtés des associés fondateurs.

En 2015, Evoke s'attaque à deux grands chantiers. Accompagnant déjà des enseignes françaises à l'étranger, l'éditeur compte maintenant ajouter à sa cible les entreprises étrangères, en France et à l'international. Quant à l'évolution de son positionnement, la société a une vision : "réduire la fracture entre le tracking online et offline". Comme l'explique Thomas Le Guyader : "Lorsque vous avez un store locator, vous obtenez beaucoup de KPI. Nous voulons voir ce qui en découle vraiment en magasin." Au premier trimestre, le laboratoire R&D d'Evoke testera un premier déploiement de beacons en point de vente afin de croiser les données magasins avec celles de SmartTraffik. Mais il étudie aussi d'autres technologies, l'objectif étant de reconnaître un volume important de clients en magasin. "Ensuite, nous pourrons par exemple automatiser le cross-selling en magasin directement auprès des visiteurs", conclut-il.