Loueurs de bases d'adresses e-mail : où va le secteur ? De la conquête à la fidélisation

"Il est plus intéressant de connaître sa base que de la faire grandir"

Après une décennie d'Internet grand public, un grand nombre de loueurs de bases ont progressivement fait évoluer leur activité de recrutement vers la fidélisation des internautes. Cette déportation d'une partie du marché tient essentiellement à la maturité grandissante des annonceurs vis-à-vis d'Internet, mais également des internautes eux-mêmes. "Tous les acteurs pionniers de ce secteur ont commencé par faire du recrutement, car à l'époque, il n'y avait pas de bases de contacts e-mail à fidéliser", rappelle Yseulys Costes, présidente et co-fondatrice de 1000mercis. 

Pour le PDG de KDP Groupe, Eric Munz, cette mutation du marché s'est en effet construite sur la connaissance des internautes. "La fidélisation et le recrutement ont cela en commun qu'il devient de plus en plus nécessaire de connaître les internautes auxquels on s'adresse. Aujourd'hui, il devient plus intéressant d'apprendre à connaître sa base que de la faire grandir." 

Si cette déportation vers le marketing relationnel n'est pas nouvelle, la crise économique a cependant encore accéléré la mutation du marché du courtage d'adresses vers la fidélisation. De nombreux annonceurs préfèrent désormais conserver leurs clients avant d'en conquérir de nouveaux. La baisse des performances des campagnes d'e-mailing en recrutement pousse encore d'autres annonceurs à préférer ce levier marketing pour les campagnes de fidélisation. 

La présidente de 1000mercis estime cependant que la tendance à la fidélisation relève surtout d'un "effet cyclique", dû à la crise, qui est en train de se rééquilibrer. "Les annonceurs ne pourront pas indéfiniment s'arrêter de recruter. La question est de savoir quand ils recommenceront à investir dans la conquête".