Les meilleurs extraits de "L'Art de communiquer lors des grands procès" Si la justice est aveugle, le public ne l'est pas

« L'intérêt de communiquer au cours d'un procès est double : le premier intérêt est la légitimité d'informer le public, à tel point que les termes "démocratie" et "médiatique" sont de plus en plus accolés. Lorsque cela touche des assassinats par exemple, ou l'ordre public, comme dans l'affaire Kerviel, le citoyen doit être informé : ce n'est pas parce que c'est judiciaire que tout s'arrête. Les journalistes doivent par conséquent connaître la position de l'accusation. Leur rôle est d'autant plus important que, auparavant, le public se contentait des réquisitoires, mais aujourd'hui il ne se déplace plus aux audiences..., sauf dans le cas d'une affaire très médiatisée qui attire un public important ; les salles d'audience deviennent alors des lieux où les "places sont chères", remarque le procureur Jean Quintard.

"L'institution judiciaire ne doit pas rester secrète. Le secret et le silence qui l'entoure peuvent créer des situations inverses à celles souhaitées."

Le second intérêt est que l'institution judiciaire ne doit pas rester secrète. Le secret et le silence qui l'entoure peuvent créer des situations inverses à celles souhaitées : souvent critiquée, la position du ministère public est en réalité méconnue qu'il s'agisse des mécanismes de la procédure ou des raisons de ses prises de position. La communication permet ainsi de désamorcer des interprétations qui n'auraient pas lieu d'être. »