Les meilleurs extraits de "L'Art de communiquer lors des grands procès" La sortie du livre de Jérôme Kerviel marque un tournant dans sa stratégie de communication

«  L'idée d'écrire un livre est (parfois !) une excellente idée, encore faut-il le publier au moment le plus pertinent. Concernant Jérôme Kerviel, la question d'en écrire un se posait régulièrement, mais il s'agissait d'une démarche personnelle à propos de laquelle il était difficile de prendre position dans le cadre de la stratégie de communication. [...] Ecrire un livre était donc important, voire primordial, pour Jérôme Kerviel, mais cela n'aurait pas dû être l'une de ses priorités. Cela pouvait être pour lui une thérapie après la dificile surexposition médiatique et ses conséquences sur sa famille et son entourage. Par ailleurs, une année de silence complet légitimait et suscitait l'envie de se mettre en avant.

"Il ne s'agissait pas d'un concours de popularité avec vote du public pour déterminer le plus sympathique entre Daniel Bouton et Jérôme Kerviel."

En revanche, une position n'était pas discutable : on pouvait et il fallait parler d'un livre mais en aucun cas il ne devait être publié avant le procès. [...] S'il est besoin de le rappeler – et manifestement c'était le cas -, un procès ne se fait pas et ne se défait pas sur un plateau de télévision, encore moins dans l'antichambre d'un éditeur. Il ne s'agissait pas d'un concours de popularité avec vote du public pour déterminer le plus sympathique entre Daniel Bouton et Jérôme Kerviel. C'était encore moins une élection politique où chaque candidat doit dévoiler son programme aux électeurs et s'engager à le tenir : une plaidoirie n'est pas une liste de propositions que l'on explique dans un ouvrage quelques semaines avant le procès ! Que rajouter de plus dans la salle d'audience ? »