Didomi lève 34 millions d'euros pour doper son développement international
Le spécialiste français de la gestion du consentement veut ouvrir un bureau à New York et Berlin. Il ambitionne également de rende sa plateforme plus facile d'utilisation.
Un peu plus d'un an après une série A de 5 millions d'euros, Didomi embraye sur une nouvelle levée de 34 millions d'euros. Ce tour de table, mené par les fonds Elephant et Breega, doit permettre au spécialiste français de la gestion du consentement et des préférences utilisateurs d'améliorer sa plateforme technologique et poursuivre sa croissance à l'international, en ouvrant notamment un bureau aux Etats-Unis. Didomi, qui est déjà leader sur des marchés comme la France et l'Espagne, veut en effet surfer sur la vague privacy qui déferle sur continent américain. La société y réalise déjà un peu plus de 5% de son chiffre d'affaires grâce à des collaborateurs basés au sein de son siège social parisien. "Nous voulons faire beaucoup mieux alors qu'ils sont déjà une bonne dizaine d'Etats américains à avoir adopté une mesure équivalente à la loi californienne sur la protection des données personnelles, le CCPA", justifie l'un des fondateurs, Romain Gauthier.
La société réalise déjà un peu plus de 5% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis depuis son bureau parisien
L'ouverture d'un bureau à New York et le recrutement de collaborateurs à des postes clés comme les ventes, le marketing, le customer success ou le produit doit permettre au Français de s'imposer dans un marché aussi porteur qu'il est concurrentiel. Citons l'Américain OneTrust, véritable machine de guerre de la gestion de la vie privée, qui a levé quasiment 1 milliard de dollars au cours des deux dernières années. Ou encore Usercentrics, société allemande leader sur son marché domestique qui, fort d'une série B de 17 millions de dollars en décembre dernier, ne cache plus sa volonté d'expansion géographique. "On va également concurrencer cet acteur sur son marché domestique en ouvrant prochainement un bureau à Berlin", prévient Romain Gauthier.
Le tour de table doit également permettre à Didomi d'investir dans le développement d'une plateforme plus user friendly, au sein de laquelle les clients pourront facilement créer et déployer des interfaces de gestion des consentements et des préférences, connectées à leurs outils marketing. "Notre principal use case, c'est celui de la gestion des cookies via la CMP. Mais le cookie n'est qu'une donnée personnelle parmi d'autres, les marketeurs peuvent gérer les préférences de leurs utilisateurs sur d'autres informations comme l'email ou le numéro de téléphone", explique Romain Gauthier. D'où l'importance de mettre sur pied une plateforme facile à utiliser pour des profils plus marketeurs que DPO et facile à connecter aux outils CRM et autres solutions d'emailing. "Sur ce type de produit, on n'est plus dans le "fait main" pour quelques clients, on s'approche de la phase de standardisation de l'offre", ajoute Romain Gauthier.
"Une pop-up Didomi s'est affichée sur pas moins de 90 milliards de pages vues en juin 2021"
Historiquement positionné comme un outil à destination des groupes médias, Didomi a depuis élargi son champs d'action à tous les secteurs qui ont besoin de récolter le consentement ou les préférences de leurs utilisateurs. Le Français travaille ainsi avec des clients comme la Société Générale, Orange, Michelin, L'Équipe ou encore Décathlon.
Didomi, qui facture un abonnement mensuel à sa plateforme SaaS dont le montant est calculé selon le nombre de visiteurs du site concerné, veut s'attaquer à de nouvelles verticales, comme la banque-assurance, pour agrandir un portefeuille qui s'est garni de plus de 500 clients dans 30 pays. "L'outil s'est affiché sur pas moins de 90 milliards de pages vues en juin 2021," assure Romain Gauthier. Et ça ne devrait aller que crescendo alors qu'au-delà de la règlementation européenne, le RGPD, et de récentes recommandations en matière de consentement de la CNIL en France, un véritable mouvement mondial en faveur de la protection de la vie privée des internautes s'est mis en marche. Le cabinet Gartner estime ainsi que d'ici 2023, 65% de la population mondiale verra ses données personnelles protégées par une forme de réglementation d'Etat. Didomi espère bien être le tiers de confiance qui permettra aux marques de le faire dans les règles de l'art.