Levée de fonds : l'improvisation est mauvaise conseillère

Lever des capitaux pour financer sa croissance est souvent une étape incontournable pour les entreprises de l’industrie IT. Mais derrière ce principe qui paraît évident, comment aborder ces fameux investisseurs ? Est-ce réellement si aisé ?

Fort est de constater que beaucoup d'entrepreneurs, en dépit d'un projet séduisant, se heurtent après quelques mois de recherche à une réponse négative ou peu intéressante qui reflète en réalité la plupart du temps le manque de préparation de leurs dossiers et leur méconnaissance des attentes des fonds de capital développement et autres capitaux risqueurs et business angels.

 

Réussir sa levée de fonds repose sur une méthodologie alliant un ensemble de facteurs complémentaires comme l'analyse stratégique, le marketing, la finance ou encore la connaissance des investisseurs et de leurs processus de décision.

 

Autre principe important, la première impression est souvent éliminatoire et beaucoup de postulants sous-estiment l'importance du premier rendez-vous. Il faut en effet comprendre que les fonds d'investissement consacrent un temps important à la gestion de leurs participations, qu'ils reçoivent de nombreux dossiers et qu'ils ne peuvent donc consacrer du temps qu'à un nombre très limité de dossiers.

 

Exercice à part entière, la levée de fonds repose donc sur des règles précises qu'il est indispensable de maîtriser pour accroître ses chances de succès. Dans ce contexte, l'on constate que la majorité des levées de fonds réalisées sont le fruit d'une coopération étroite entre un entrepreneur et un leveur de fonds professionnel. Même les serials entrepreneurs rompus à l'exercice comme Patrick Robin (24h00.fr, Imaginet, Ndlr) Gilles Babinet (Mxp4, Musiwave - Ndlr) ou Mathieu Nouzareth (Boonty, WebConcept - Ndlr,) privilégient ce type d'approche pour bénéficier à la fois d'un conseil extérieur éclairé, être plus efficace et obtenir de meilleures conditions.

 

Outre une parfaite aptitude à maîtriser toutes les étapes du processus de levée de fonds, un leveur de fonds professionnel doit bénéficier d'experts "métier" reconnus comprenant parfaitement les enjeux et les bénéfices commerciaux liés aux technologies présentées. Ainsi, il accompagnera l'entrepreneur dans la préparation de la présentation aux investisseurs et s'attachera à valoriser le projet sous un angle business et stratégique et non uniquement technologique comme c'est souvent le cas de la part d'entrepreneurs trop "technologues".

 

Il convient de parler le même langage que l'investisseur et de lui faire comprendre aisément et pragmatiquement son intérêt financier à investir dans la société. La forme comme le fond est à soigner (discours et présentations synthétiques, connaissance des acteurs du marché, données financières cohérentes, barrières à l'entrée...)

 

Autre constat : lever des capitaux est un exercice chronophage pour l'entreprise : préparation des dossiers, élaboration des documents, sélection des bons investisseurs, prises de rendez-vous, organisation de roadshow, suivi des échanges, réponses aux objections, travail à l'amélioration de la présentation... De plus, aborder un investisseur par la mauvaise porte revient la plupart du temps à rallonger les cycles de décision des différents fonds. Or, comme tout le monde le sait, Time is Money !

 

Là encore, un leveur de fonds professionnel apporte une réponse opérationnelle pragmatique. A titre d'exemple, de par sa connaissance du réseau d'investisseurs et de leurs préférences, il jouera un véritable rôle de caution et contribuera à positionner les dossiers de ses clients auprès des bons interlocuteurs qui étudieront plus rapidement les demandes formulées. De plus, les leveurs connaissent les fonds qui ont de l'argent à investir et ceux qui arrivent en fin de cycle.

 

 

Enfin, travailler avec un leveur revient à lier un véritable partenariat. Leur mode de rémunération en est l'illustration la plus concrète. En effet, la quasi-totalité de leurs honoraires sont directement liés à l'aboutissement des dossiers qui leur sont confiés et donc à leurs performances. Au vu des ressources engagées par le leveur (humaines et temps), les entreprises ayant recours à leurs services peuvent donc s'assurer d'un soutien sans faille et d'un engagement à la réussite de leur projet.

 

Le métier de leveur de fonds semble donc gagner ses lettres de noblesse et être en phase avec les attentes exprimées par les entrepreneurs et les investisseurs. "Facilitateurs", ils contribuent donc activement à permettre à des projets innovants de prendre un formidable essor à court terme en disposant de ressources financières adaptées à leurs besoins.