Pourquoi les spécialistes du pari rachètent les sites de contenus

Objet d’un double monopole, celui de la Française des Jeux et celui du PMU, le marché du jeu et des paris sur l’Internet Francophone s’est toujours appuyé sur une presse spécialisée forte, éléments d’information et d’aide à la décision. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les premières opérations d’acquisitions, menées en vue de l’ouverture du marché des jeux en ligne aient été l’œuvre de fonds d’investissements ou de nouveaux intervenants désireux d’être les premiers acteurs à l’h

Dans le domaine hippique, le Groupe Editions en Directes (Tiercé Magazine, Bilto, ...) et Paris-Turf ont les premiers fait l'objet d'une intervention. Il ya quelques semaines, le numéro 1 de la presse hippique sur Internet et téléphone, Geny Infos passait sous contrôle du PMU et du fond Serendipity  (Bouygues, Pinault).

Les raisons de ces prises de positions sont claires. Il convient de préparer au mieux l'ouverture du marché et les quelques sites d'information hippique du marché comme canalturf.com sont des proies prioritaires à la fois pour des opérateurs de prises de paris étrangers qui souhaitent s'implanter sur le turf français et pour des groupes média également candidats à cette manne du marché du pari en ligne estimée à près de 10 milliards d'euros. 

La notion de contenu prend donc toute son importance par l'audience et la fidélisation qu'elle suppose sur une population très captive, souvent parieuse.

Dans ce contexte, il est intéressant d'analyser les stratégies développées depuis quelques années et celle de canaltruf.com est à ce titre significative  puisque le site créé au début des années 2000 l'a été dans l'optique de cette dérèglementation. En effet, le marché français du pari contrairement à d'autres pays est très dépendant de la presse papier, radio, Internet et il est intéressant de constater que tous les opérateurs étrangers sont très demandeurs de contenus pour le marché français.

Se pose en revanche la question des images et à ce titre, une nouvelle fois les sports comme le football, le rugby ont une position très différentes des courses. Côté football et autres fédérations sportives support de paris, depuis longtemps les images sont négociées et apportent des revenus importants redistribués aux clubs. En revanche, pour les courses, malgré l'insistance des professionnels, entraîneurs et jockeys qui militent pour une large médiatisation des courses hippiques et des stars du turf, les autorités de tutelle semblent au contraire très conservatrices en la matière, ne souhaitant pas une diffusion élargie des images principalement pour se prémunir d'une récupération par des opérateurs de prises de paris étrangers.  Dans ces conditions, les sites de contenus, faisant largement la promotion des courses et donc du jeu, élément de financement de la filière, se trouvent dans l'incapacité de proposer des images même diffusées en différé.

Il est pourtant  important pour un joueur de pouvoir visualiser une épreuve passée  afin de se faire une idée sur le comportement d'un cheval dans le parcours.  Il est donc indispensable pour des sites d'information hippique et de pronostics de pouvoir rediffuser les images des courses passées.

Aujourd'hui, cette demande se heurte à un refus, les vidéos n'étant disponibles que sur les sites institutionnels et payantes, ce que je regrette d'une part pour la mise en avant des chevaux et des professionnels qui sont de véritables vedettes sous médiatisées et d'autre part pour l'institution et le service aux joueurs.

A l'occasion d'une réunion importante au siège de France-Galop, le 23 juin, les deux sociétés qui gèrent les courses hippiques en France, Le Cheval Français et France-Galop,  ont souhaité reprendre en main leurs images et mieux les contrôler, à travers quelques décisions. Si le principe est louable, la question se pose de l'utilisation et des modes de diffusion qui seront  adoptés dans les mois qui viennent.