Jeux d’argent : du marketing pour cibler de nouveaux joueurs

Les opérateurs de jeux vont devoir élargir leurs cibles avec l'ouverture du marché sur Internet. Si près de 90% des Français ont déjà joué au moins une fois en ligne, miser de l’argent est une toute autre affaire.

Séduire tous les âges...
Les joueurs de notre pays montrent un intérêt grandissant pour les jeux de hasard, et ce malgré une crise économique dont on ne voit pas vraiment la fin. Les jeux de grattage de la FDJ, nouvelle Française des jeux, ont toujours le vent en poupe, mais cette dernière année marque une avancée pour des jeux qui étaient autrefois marginalisés. Ainsi, les paris sportifs se démocratisent bien que de culture anglo-saxonne, et le poker séduit des joueurs en recherche d'adrénaline... et d'argent. Encore faut-il miser et sortir sa carte bleue pour pouvoir investir sur une table de jeu "online".

Le baromètre de Médiamétrie l'a montré en novembre dernier : le "joueur-type" est un homme actif et jeune, entre 25 et 34 ans. Pas étonnant puisqu'il faut être majeur pour jouer de l'argent en ligne. Seulement, le défi sera de séduire toutes les tranches d'âge.
Les plus jeunes qui jusqu'alors jouaient sur internet "pour le fun" gratuitement sont une cible potentielle bien que représentant des espérances de mises sans doute inférieures. Ils sont pourtant à ne pas négliger puisque les 15-20 ans ont grandi avec le Web et qu'ils ont l'habitude de se servir des outils technologiques avec facilité.

Historiquement, les plus âgés ont redouté le web et ses paiements en ligne dits "sécurisés" pour lesquels ils ont une méfiance de principe, même s'ils s'y mettent de plus en plus. Les 45 ans et plus, 30% des joueurs selon une enquête de 2007 réalisée par l'Agence française des jeux en ligne (AFJL) en collaboration avec Concours.fr, seront-ils séduits par le principe du jeu de chance sur internet ? Toujours selon Médiamétrie, le nombre de joueurs sur internet qui ont déjà misé de l'argent en jouant dans les bureaux de tabac ou au PMU s'élève à 93%. Mais seulement 40% de ceux qui ont l'habitude d'aller parier chez les buralistes ("Cote&Match", jeux de grattage classiques, etc...) utilisent aussi la toile pour miser. Il reste ainsi 60% de ce public plus âgé à séduire.

... et tous les sexes

De manière historique, le jeu d'argent est masculin. C'est sociologique et presque biologique. Les publicités pour les paris sportifs à l'approche de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud devraient confirmer cette statistique. Le challenge sera donc d'attirer aussi les femmes.

On observe cependant que la tendance n'est plus tellement d'actualité puisqu'elles s'adonnent de plus en plus au poker, que ce soit en ligne ou dans les tournois réels aux quatre coins du monde. Elles ont même certains jeux qui leur semblent dévoués, comme le bingo ou les jeux de chance pure comme le grattage et le tirage.

Pour participer à une émission "Spécial Ladies" de Direct 8 Poker, on observe, en ce mois de mars, des tournois qualificatifs sur PokerStars qui sont réservés à la gente féminine. Impensable il y a encore quelques années !

Le défi pourra être de les initier à l'ensemble des jeux en ligne afin de recruter un public plus large pour les opérateurs de jeux. Mais en même temps, le fait de garder certains sites avec un design plus féminin et qui « chouchoutent » cette cible est un point positif pour les groupes, qui ont ainsi la main mise sur un public particulier, qu'il pourra ensuite orienter vers des jeux plus divers. On voit des offres un peu différentes pour elles par rapport à des sites plus "masculins" : des couleurs personnalisées et un fort accent mis sur les communautés et les forums pour leur permettre de communiquer entre elles.

Tout cela devrait évoluer dans les mois et années à venir, tant ce marché est porteur malgré son ancienneté.