La plus high tech des tablettes n'est rien sans des applications inventives

L’engouement pour les smartphones et les tablettes tactiles est évident: près de 19 millions de mobinautes, soit 34 % de plus qu’en 2010, sont devenus accrocs à ces outils. Cette performance passe par la créativité et la qualité des applications à disposition sur les différents stores.

Les smartphones ne représentaient que 10,7 % du marché début 2009, ils concernent aujourd'hui 40 % des abonnés mobile.
Face à ce marché empreint d’un dynamisme croissant et face à la bataille concurrentielle que se mènent les géants du secteur, la condition sine qua non pour se développer sur différents supports, générer du trafic et coller aux contraintes des nouvelles technologies mais aussi aux exigences des mobinautes, est sans aucun doute : être performant.
Et cette performance passe indéniablement par la créativité et la qualité des applications à disposition sur les différents stores.
Mais qui fait le succès de qui, qui se cache dans les coulisses de ce marché et qui génère ce trafic ?

  • La force de Facebook et d’Apple : La communauté de développeurs
Grâce aux 25 millions de membres inscrits sur Facebook en France, un réel écosystème s’est constitué autour de la plate-forme, notamment via le marché de production des applications et de ce fait, via la communauté de développeurs, maillon précieux de cette chaîne créative. 
Le réseau social a su par son concept de réseaux allumer la mèche de ce nouvel écosystème mais ce sont ses applications, notamment les jeux, qui ont accéléré le développement d’un réel modèle économique. 
Que ce soit pour l’iPhone ou Facebook, nombreux sont ceux à avoir tenté leur chance : Zynga, côté en Bourse, Playdom filiale de Walt Disney Compagny, Playfish racheté par Electronic Arts entre autre ont su tirer leur épingle du jeu, une très petite fraction des milliers de développeurs à s’être aventurés sur ce marché.
A ce titre, le jeu Angry Birds développé par le finlandais Rovio devrait franchir la barre du milliard de téléchargements cette année et arriver sur Facebook mi-février. Rappelons que la barre des 500 millions d’achats a été dépassée en novembre 2011... 
Conséquence de l’engouement des applications mobiles et des jeux sur réseaux, les internautes ont à disposition une monnaie virtuelle pour acheter leurs biens tout aussi virtuels : les Facebook Credits.
Obligatoires depuis juillet 2011 et accessibles directement dans les applications, ils permettent aux éditeurs de monétiser leurs offres. De plus en plus d’entreprises de l’entertainement s’en emparent d’ailleurs pour diffuser leurs contenus. Fort de leur succès, ils captent plus de 70% de transactions sur Facebook et devraient générer 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2012, soit cinq fois plus qu’en 2011 (Selon Strategy Analytic)
Sans Facebook, pas de Zynga et inversement : le réseau social de Mark Zuckerberg saurait-il se passer de l’un des principaux développeurs de jeux, et donc, se passer des développeurs eux-mêmes...?
Pour information, l’éditeur star et partenaire majeur de Facebook représente 12% de l'argent engrangé par le réseau social... 
  • Après l’eldorado, la désillusion des développeurs...
Si les éditeurs font le bonheur de Facebook et sont une véritable manne pour le réseau social, les contraintes imposées par ce dernier représentent une perte conséquente pour les éditeurs, soumis à verser au réseau une commission de 30% sur les transactions effectuées, impactant grandement leur marge...
Comme pour Facebook, Apple a su attirer la communauté et générer un espoir pour beaucoup de petits éditeurs.
Mais depuis, bon nombre de développeurs ayant vu dans l’émergence de l’App Store une nouvelle terre promise, sont aujourd'hui bien déçus. Cette dernière s’est avérée au final être bien décevante car si nombreux sont les développeurs à publier des animations, trop peu sont réellement reconnus à leur juste valeur et en tirent un véritable bénéfice... 

Les chiffres sont en effet là pour le prouver
- Au 1er janvier 2012, l’App Store comptait 550 000 applications et près de 100 000 développeurs sont à l’origine de leur création (Chiffres publiés par le cabinet Research2Guidance - Sept. 2011).
- Le 25 janvier dernier, Apple a déclaré avoir reversé depuis la création de son App Store, près de 4 milliards de dollars à ses développeurs, soit environ 40 000 $ à chacun. 
- Avec une moyenne de 5 applications publiées par développeur, 1 application rapporterait donc aujourd’hui près de 8 000 $ à chacun d’eux. 
Force est de constater que si certains gagnent leur vie, ils restent encore nombreux à subir la fragilité de cet écosystème....
Face à cette désillusion, les développeurs trouvent aujourd’hui un nouveau territoire prometteur : Android.
  • Android, nouveau terrain de jeux pour les développeurs...
En effet, déçue par les marges de Facebook et ses Facebook Crédits qui impactent leur marge, soumise aux trop strictes contraintes - éditoriales entre autre - d’Apple, la communauté de développeurs jette à présent son dévolu sur Android, plus souple et mettant à sa disposition un cadre et un environnement à son écoute. L’OS de Google propose en effet un modèle ouvert, moins contraignant, n'interférant pas dans l’éditorial de l’application et offrant un potentiel de développement aussi puissant que Facebook à moyen terme. 
Apple ne tient donc plus aujourd’hui le premier rôle dans cette superproduction qu’est le marché des applications : doucement mais surement Android entre dans la course, installé dans le trio de tête des OS pour smartphones. Avec une augmentation du nombre d’applications de 127% au cours des 6 derniers mois, l’OS de Google pourrait à ce rythme dépasser l’App Store à la mi mai 2012. 
Le dynamisme d’Android et ses modalités de fonctionnement plus souples en font le nouvel espace incontournable d’expression et de créativité, permettant aux développeurs d’enrichir les réseaux d’expériences ludiques, sociales et conviviales.

Face à Apple et Facebook, Android et Google sauront-ils gagner cette bataille et une légitimité auprès des développeurs ?