A chaque objet connecté son modèle économique

Avec une croissance annoncée de plus de 600 % en 2015, soit 400 millions d’euros (1) et l’arrivée de grandes entreprises de tous horizons (traditionnel, Internet ou start-up challengers), le marché de l’Internet des objets est en plein expansion.

De nombreux acteurs ont encore du mal à se positionner notamment à cause d’interrogations autour du modèle économique. La valeur ajoutée des objets augmente au-delà des revenus liés à la vente de l’objet. Néanmoins, de nombreux acteurs ont encore du mal à se positionner notamment à cause d’interrogations autour du modèle économique. Pourtant des modèles économiques se dessinent selon le type d’objet.
L’Internet of Things est un sujet aussi technique que large en nombre de marchés touchés et requiert une analyse approfondie de ceux-ci. Il regroupe en effet de nombreux acteurs (constructeurs d’objets, télécoms, hébergeurs, services IT, distributeurs, consortiums, acteurs réglementaires…).
Leurs objectifs communs sont la création d’une nouvelle brique à l’Internet traditionnel et le développement de nouvelles sources de valeur. Cette brique est composée d’objets connectés aux réseaux et interconnectés entre eux. Ces objets créent de nouvelles expériences pour le consommateur et collectent des données relatives à leurs environnements. Ces données traitées et analysées permettent aux entreprises d’améliorer leur connaissance client, de monétiser leurs services par leurs objets, de faire de la vente croisée, de se montrer innovant et de se positionner sur un nouveau marché. Une mine d’or qui n’est pas pleinement exploitée par les entreprises.

L’Internet des objets : une source de valeurs multiples pour les entreprises


L’IoT est source de quatre nouveaux gains comparés à des objets classiques :
  • Meilleure connaissance des clients : collectées et analysées les Big Data générées par les objets peuvent permettre de connaître les usages des clients et d’anticiper leurs prochaines actions. Les entreprises ayant développées ces compétences avancées en traitement des données, pourront proposer des produits et services plus adaptés à leurs clients pour augmenter leur satisfaction.
  • Valorisation des données clients : l’entreprise peut valoriser de plusieurs façons les données acquises (sous réserve d’un opt-in du client) grâce aux objets connectés. Cela permet entre autres de créer de nouveaux inventaires publicitaires avec un ROI optimisé grâce à un meilleur ciblage des clients/prospects ou encore de revendre les données collectées à des annonceurs ou des partenaires.
  • Vente d’applications ou services additionnels : l’objet peut devenir un nouveau canal de vente. Le constructeur peut enrichir son objet de nouvelles fonctionnalités et contenus payants et ainsi générer plus de revenus (exemple : achat de recettes supplémentaires pour un autocuiseur connecté).
  • Valorisation du core business de l’entreprise ou de l’expérience client : être présent sur le marché des objets connectés peut être le résultat d’une ambition stratégique pour l’entreprise en termes d’innovation pour ces clients (exemple : la raquette de tennis connectée de Babolat).
  • Pour profiter de ces avantages, il faudra que les consommateurs adoptent en masse ces objets. Et même si le marché semble plutôt réactif (Gartner estime que 26 milliards de produits connectés seront en service en 2020), il faut mettre en place des business models incitatifs pour les consommateurs.

Les trois types d’objets connectés

Les objets connectés peuvent être regroupés en trois grandes catégories: les objets avec écrans, les objets sans écrans et les objets industriels. Chaque type d’objets renvoie à un type d’interface (l’OS pour les objets avec écran et la plateforme web pour les objets sans écran et industriels) qui renvoient eux-mêmes à différents business models et mécanismes tarifaires : logiques de store, de licences, de grilles tarifaires via la discrimination par les prix.
Nous rentrerons dans les détails des modèles économiques dans les prochaines chroniques qui seront consacrées à chaque catégorie d’objets connectés.

[1] Le chiffre d’affaires du secteur devrait passer de 64 millions d’euros à 400 millions d’euros en 2015 selon GFK.