Transformation numérique, misez sur l’agilité !

Selon une étude réalisée par Dell Technologies, près de 48% des cadres dirigeants français s’inquiètent d’une possible obsolescence de leurs activités d’ici à 5 ans, principalement à cause de l’arrivée de start-up digitales sur leur marché.

Le numérique a profondément bouleversé des entreprises de toutes tailles et dans tous les secteurs, en modifiant radicalement les usages et les besoins des consommateurs. Ces derniers plus connectés, consomment différemment et il est primordial que les entreprises puissent répondre à ces nouvelles attentes. Pour réussir dans des marchés plus concurrentiels et faire face à des changements continus, les entreprises doivent devenir plus agiles.

Agilité, le mot est lâché ! Un nouveau concept d’agilité est né en 2001 aux Etats-Unis quand 17 spécialistes du logiciel se sont réunis pour débattre à propos de leurs méthodes. De leurs discussions est né le manifeste agile. En ressortiront quatre valeurs fondatrices, dont par exemple "privilégier les interactions entre individus, plutôt que les outils et les processus", ou encore "s’adapter au changement, plutôt que suivre un plan".

De nombreux observateurs ont pris conscience des bénéfices potentiels et ont appliqué les recettes agiles jusque dans les métiers. La notion d’agilité imprègne aujourd’hui tous les secteurs, mêmes les plus traditionnels. Banques, distribution ou encore industrie, tous misent sur des organisations plus légères, moins hiérarchisées, pour amplifier les effets de la transformation numérique. D'abord circonscrits aux équipes de développement, les processus agiles ont désormais un large impact dans l’entreprise.

DevOps, l’accélérateur d’agilité

La mouvance DevOps est née de cette volonté de globaliser les méthodes agiles adoptées par les développeurs à la totalité de l'entreprise. Et plus particulièrement de la nécessité d’appliquer les principes de l'agilité aux opérations informatiques, traditionnellement organisées autour de processus plus rigides. Confrontés à de nouveaux concurrents plus agiles, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à voire en DevOps une solution pour innover plus rapidement et accélérer leur réponse face aux attentes du marché.

Dans son Observatoire DevOps 2016 publié en novembre dernier, le cabinet IDC vient confirmer cette tendance. Selon IDC, 29% des entreprises françaises faisant partie de leur panel, ont d’ores et déjà adopté DevOps, contre 25% en 2015, soit une progression de 15%. Pour ces entreprises, l’adoption de DevOps a généré des bénéfices tangibles, car toujours selon IDC, pour 50% d’entre elles, le temps de mise en production d’applications est inférieur à deux semaines. Pour celles qui ont délaissé DevOps, moins de 30% peuvent prétendre à un délai de moins de deux semaines.

Des bénéfices particulièrement visibles chez Voyages-sncf.com qui a commencé sa démarche agile il y a un peu plus de trois ans, face à la nécessité d'améliorer son "time-to-market" pour mieux s'adapter aux besoins du marché. Fin 2015, 60% des nouvelles fonctionnalités du site du voyagiste étaient mise en production toutes les deux semaines. Et sur le premier semestre 2016, grâce à l’automatisation, ce sont 100 mises en production qui ont été réalisées contre seulement 3 "releases" par an en 2012, le tout assorti d’une qualité logicielle en hausse sensible.

Big Data et IoT, l’autre défi agile

Selon les études prospectives du cabinet Gartner, le nombre d’objets connectés (IoT) pourrait en 2020 atteindre un volume 20 milliards d’unités, d’autre analystes poussent la prévision jusqu’à 50 milliards.

Cet énorme volume d’objets connectés va poser un grand nombre de défis en termes de sécurité, de communication, de traitement, de stockage et de complexité pour les opérations informatiques. Celles-ci doivent donc s’y préparer activement puisque Gartner estime également qu’en 2018 plus de 75% des projets mettant en œuvre des objets connectés prendront deux fois plus de temps qu’initialement prévu à être déployés.

Qui est concerné ? Potentiellement tous les secteurs visant à des interactions temps réel avec les consommateurs : assurance avec des capteurs d’accidents, santé avec des capteurs biologiques ou physiologiques, industrie avec des capteurs de maintenance, marketing avec des capteurs de localisation et d’environnement, télésurveillance avec les alarmes connectées, énergie avec les compteurs connectés…

Les équipes informatiques sont sous pression pour maîtriser ces nouveaux flux d’informations, adapter leurs processus analytiques et dépasser les limites de leurs traditionnels entrepôts de données dont l’architecture n’est plus adaptée à la vitesse, au volume et à la variété des données de l’Internet des objets.

Aussi, les projets impliquant big data et IoT sont trop complexes pour être abordés de manière traditionnelle. Les approches de gestion de projet habituelles s’avèrent particulièrement inefficaces puisque d’un côté, le volume énorme des données empêche toute duplication dans un environnement de test, et de l’autre, la forte pression des métiers pour obtenir des analyses rapidement limite le temps imparti à la qualification.

L’émergence de ce type de projet promeut implicitement les approches agiles parce qu’il n’y a plus matière à séparer les équipes développement, opérations et fonctionnelles lorsqu’on ne peut valider la pertinence des nouveaux algorithmes analytiques qu’une fois en production.

C’est notamment le cas chez PGE, fournisseur d’énergie pour la côte ouest des Etats-Unis. Confrontée à la problématique de pouvoir traiter des centaines de millions de lectures quotidiennes sur leurs compteurs connectés, la compagnie a automatisé intégralement la chaîne de données depuis l’acquisition jusqu’à la valorisation des informations auprès de leurs clients. Des temps de traitement réduits drastiquement, l’élimination des erreurs humaines et la simplification globale du processus ont permis aux équipes de se concentrer sur le développement de nouveaux services aux utilisateurs.

Transformation numérique, s’adapter ou périr

Que ce soit pour développer plus vite ou pour accéder aux bonnes informations au bon moment, l’agilité des organisations est plus que jamais essentielle pour piloter l’innovation et rester compétitif. Les processus lourds et complexes n’ont plus leur place dans un environnement économique en mutation rapide, où l’effet de Darwinisme Digital ne favorise désormais que les entreprises les plus adaptables. Une très bonne incitation pour ne pas faire partie des derniers dinosaures.