La mort programmée du téléphone de bureau : la "génération applis" arrive

Alors qu’une nouvelle génération de jeunes salariés férus de technologie accède au monde du travail, de nombreuses entreprises se demandent s'il ne faut pas supprimer purement et simplement le téléphone de bureau.

Pour la nouvelle génération dite "génération applis", nombre de technologies professionnelles actuelles semblent tout bonnement dater d’un autre temps. N’ayant jamais connu le monde sans internet, ces jeunes gens ont une attitude complètement différente de celle de leurs aînés à l’égard des technologies de communication et de collaboration. Ces "digital natifs", comme on les appelle, ont été habitués toute leur vie à être connectés en permanence, alternant constamment appareils connectés, services web instantanés et applications mobiles.

De nouvelles technologies pour une nouvelle génération
Selon une récente étude[1], 70 % des futures recrues françaises de la "génération applis" souhaiteront avoir plus de mobilité au travail.  Une tendance qui se retrouve clairement dans la conception qu’ils ont de l’environnement de travail. Ils placent en effet en premier comme technologies essentielles au bureau le smartphone (60%) et l’ordinateur portable (59%), devant l'ordinateur de bureau (55%), le téléphone de bureau (43%), et le télécopieur (24%).

Avec l’arrivée de cette nouvelle génération dans les entreprises, les équipes informatiques devront déterminer si leur approche actuelle en matière de communications est à même de répondre à ces nouvelles attentes. Pour un grand nombre d’entre elles, le constat est simple : c’est loin d’être le cas.

Près de la moitié, 49 % des collaborateurs français actuels pensent que leur entreprise n’offre pas les technologies adéquates pour accomplir efficacement leurs tâches quotidiennes. Au cœur du problème : des budgets informatiques serrés et un attachement persistant à prendre en charge des technologies de communication obsolètes.

Pour la génération applis[2], les appareils tels que les téléphones de bureau et les fax (pour ceux qui en connaissent l’usage) ne sont pas seulement inutiles, mais d’une inefficacité déconcertante. Sur les 2 500 adolescents interrogés, 2 % utilisent un téléphone fixe, tandis qu’une large part d’entre eux (46%), jugent les téléphones de bureau "moins nécessaires" dans l’environnement de travail moderne que le papier (55%) et le crayon (77%).

Néanmoins, la plupart des entreprises considèrent encore les téléphones de bureau comme une pièce maîtresse de leur approche en matière de communications. De toute évidence, il existe un décalage entre les attentes des entreprises et celles de la nouvelle génération d’employés ; mais est-il seulement possible de combler ce fossé ?

Combler le fossé
Même si la plupart des salariés accepteraient sans rechigner de remiser leur téléphone de bureau au placard, les choses ne sont pas aussi simples. Du fait des investissements considérables consentis dans les systèmes de communication existants, l’idée d’une remise à plat totale peut paraître intimidante.

S’en tenir à une position intermédiaire en s’appuyant sur les technologies existantes, sans revoir complètement l’infrastructure, semble une option bien plus sûre. En offrant toutes les options disponibles (téléphones de bureau, ordinateurs de bureau, téléphones mobiles, outils et applications de collaboration en ligne), les entreprises peuvent satisfaire les demandes de la nouvelle génération des applications tout en laissant à disposition des salariés existants un système qu’ils connaissent déjà. Mais s’agit-il là vraiment de l’approche la plus efficace, ou simplement d’une solution de facilité pour contenter tout le monde ?

Pour la plupart des entreprises, l’introduction de nouvelles technologies de communication telles que la voix sur IP (VoIP) et les appels vidéo est assez rare. L’empilement des nouvelles technologies sur les anciennes ne fait qu’occasionner une gestion informatique plus lourde, une expérience utilisateur dégradée et, en définitive, une approche disparate en matière de communications.

Si les entreprises augmentent le nombre d’outils disponibles sans mettre en œuvre de stratégie pour les unifier, elles ne parviendront jamais à développer l’approche cohérente des communications exigée par la génération des applications.

Anticiper l’arrivée de la génération des applications
Plutôt que de se concentrer sur des technologies spécifiques, les équipes informatiques doivent élaborer une feuille de route véritablement unifiée en matière de communication professionnelle. En plus de les aider à se préparer pour la génération applis, elle leur offrira une occasion de se doter des meilleurs outils pour optimiser la productivité des salariés.

Ignorer les demandes de la nouvelle génération ne pénalisera que les entreprises. Dans les cinq années à venir, des centaines de milliers de jeunes rejoindront le monde du travail.  Ils s’attendent à y trouver un équilibre entre "vie professionnelle - vie privée" et bénéficier d’une grande flexibilité des horaires de travail et des toutes dernières technologies de communication.

Ainsi, si les entreprises veulent être en mesure de répondre à leurs attentes, les équipes informatiques vont devoir rapidement prendre un virage digital. Cependant, de tels changements doivent être accueillis comme une opportunité plutôt que comme une menace : les entreprises disposées à s’adapter à la nouvelle génération et à apprendre d’elle prendront une longueur d’avance sur la concurrence.

[1] "Casser les codes d'ici 2020 : Comment les DSI façonnent le travail de demain"
[2] "La Génération Appli, comment les nouveaux salariés modifient nos habitudes de travail"