Bixby, Siri, Alexa : les marques en quête d’une nouvelle grammaire à l’ère du commerce conversationnel

Conformément aux projections de Gartner, à l’horizon 2020, 30% des recherches Internet se feront par la voix. Si ce paradigme annoncé ne fait quasiment plus débat parmi les marques et les distributeurs, tout reste encore à faire.

A commencer par l’adaptation de leurs données produits aux recherches effectuées par l’intermédiaire des assistants vocaux. De même que le passage du commerce physique au commerce numérique a imposé une réorganisation des données des marques et des distributeurs, l’imminence du commerce conversationnel impliquera un mouvement similaire marqué par l’usage d’une nouvelle sémantique.

Comprendre le contexte

Gardons à l’esprit que les consommateurs utilisant des assistants vocaux effectuent leurs commandes en multitâche. Contrairement à la saisie manuelle, qui nécessite d’avoir les mains sur le clavier et les yeux rivés sur l’écran, la recherche vocale permet de faire autre chose, comme de cuisiner.

Imaginons un instant un individu préparant un dîner, qui demanderait à un assistant vocal : « Quel est le meilleur vin rouge pour accompagner un faux-filet ? ». Il suffirait à un distributeur astucieux d’inclure dans les descriptions de ses vins des renseignements sur les types d’aliments se mariant idéalement avec leurs produits pour se distinguer des autres.

Les possibilités sont sans limite : le consommateur pourrait tout aussi bien être en train de conduire, de faire du sport ou une lessive. Autre exemple : en triant des vêtements, ce même individu pourrait demander à son assistant vocal : « Quels sont les meilleurs produits pour enlever des tâches de gras d’un jean ? ». Les fournisseurs de détergent auront donc tout intérêt à rendre cette information disponible dans les détails de leurs produits. La démocratisation des assistants vocaux impose un degré d’imagination supérieur des distributeurs. Ils doivent alors anticiper les requêtes susceptibles d’être formulées dans des commandes vocales pour rédiger des détails de produits couvrant spécifiquement les scénarios imaginés.

 Maîtriser une nouvelle grammaire

Les individus s’adressent à leurs assistants vocaux dans un langage familier, comme ils le feraient avec un ami. La logique n’a rien à voir avec les formulations concises, voire aporiques  saisies au clavier. Sur Google à l’aide de mots clés, il suffit de taper « meilleurs restaurants à Los Angeles ». Mais avec Amazon Alexa, l’utilisateur dirait plutôt : « Alexa, quels sont les meilleurs restaurants à Los Angeles ? ».

Le rapport à la technologie évolue. Le contenu des sites web et les données produits doivent donc être structurés pour respecter les exigences des systèmes d’apprentissage automatique de la langue. Ces mises à jour permettront aux acheteurs de poser des questions normales avec un ton naturel, en utilisant des mots et des phrases bien plus longues qu’avec des recherches textuelles. À l’inverse de ces dernières, les requêtes vocales contiennent 10 mots, et commencent généralement par « qui », « comment », « quoi », « où », « pourquoi » et « quand ».

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Le choix des mots utilisés dans les questions posées à des assistants vocaux offre de formidables indices sur les intentions d’achat des clients. Si un consommateur demande « Quelle est la différence entre l’iPhone X et le Samsung Galaxy S9 ? », cela signifie probablement qu’il est encore au stade de la recherche, et veut comparer les attributs et spécifications techniques de deux modèles. En revanche, s’il demande « Où puis-je acheter un iPhone X ? », cela indique qu’il est prêt à passer à l’acte d’achat.

Les distributeurs peuvent utiliser ces types de nuances linguistiques pour créer des descriptions de produits hautement ciblées et toucher les consommateurs à chaque stade du processus de prise de décision. Ils ont même la possibilité d’ajouter des arguments dans une section de leurs listes de produits afin de convaincre ceux qui ne se sont pas encore décidés.

L’avènement des assistants vocaux offre aux distributeurs un nouveau canal de vente, qui nécessite des informations produits complètes, à jour et optimisées. C’est là qu’un outil PIM (gestion de l’information produit) dédié peut s’avérer particulièrement utile. Ces derniers adaptent et optimisent les informations produits selon les canaux, à l’image des sites web ou des catalogues papier. Ces outils permettent aux marques de s’assurer que les consommateurs effectuant des recherches à l’aide d’assistants vocaux obtiennent les informations dont ils ont besoin au moment opportun.

Ne pas prendre en compte le bouleversement du rapport entre consommateur et marque, amené par la technologie des assistants vocaux, serait une hérésie. Rappelons-le : d’ici 2020, 30% des recherches se feront par la voix. A bon entendeur…