Investir dans la protection des appareils mobiles pour une meilleure diffusion du savoir

L’enseignement poursuit sa mue. Fini le temps où, un unique ordinateur trônait au premier rang. Les établissements scolaires ont maintenant accès à des tableaux blancs interactifs, tablettes, ordinateurs portables, etc. Tous ces appareils offrent de multiples avantages, et aux enseignants et aux étudiants. Mais ils présentent aussi quelques écueils : fragilité, coût, manque de protection face à la lumière bleue.

L’éducation est l’affaire de tous. Qui a déjà brisé l’écran de son smartphone ou de sa tablette sait à quel point ces appareils sont vulnérables. Nous savons aussi que la plupart des enfants mènent la vie dure aux objets, quelle que soit leur valeur monétaire ou leur utilité :  bousculade dans la file d’attente à la cantine ou cartable utilisé comme poteau de but… Il pourrait paraître insensé, à plus d’un, de confier des dispositifs aussi précieux à des enfants. Et pourtant, une récente étude Toluna pour la Sfam, parue en août dernier, indique que les enfants Français reçoivent leur premier téléphone entre 10 et 12 ans.

Nous pourrons toujours rejoindre les partisans de l’argument selon lequel, les enfants n’ont plus un accès direct à la connaissance ; qu’ils vivent au travers des écrans ; sont informés de tout, mais ne communiquent plus. Dominique Wolton, dans son essai "Informer n’est pas communiquer", dénonce d’ailleurs les travers d’une société qui, à trop vouloir démocratiser l’information, a fini par fragiliser la communication ou le lien social.

Mais, il ne s’agit pas d’être trop catégorique. L’expérience a montré que, les smartphones, ordinateurs et tablettes, présentent quelques avantages pédagogiques : amélioration des capacités de concentration, possibilité offerte à tous les élèves d’une classe d’intervenir simultanément lors des activités… Les enseignants, eux, peuvent imaginer des méthodes d’apprentissage plus ludiques (quiz, activités interactives, support vidéo, etc.).  Les établissements scolaires, en investissant dans ces appareils réalisent des économies substantielles : réduction des dépenses de reprographie par exemple.

Mais ces bénéfices ne sont perceptibles qu’à la condition de disposer d’outils en parfait état de fonctionnement. Comprenons qu’en protégeant les appareils contre les casses, les écoles protègent à la fois leur investissement et garantissent la qualité de l’enseignement dispensé. Toutes les protections ne se valent cependant pas. Les écoles doivent faire le choix de dispositifs robustes, capables de protéger les appareils en cas de chute d’une hauteur de deux mètres. Mais il ne faudrait pas non plus oublier l’utilisateur qui, lui aussi, doit certes s’accorder des temps de pause dans l’usage des appareils, mais aussi veiller à protéger sa vue contre la lumière bleue des écrans.

Quel coût pour l’absence de protection

Ceux qui déplorent le temps passé par les enfants devant un écran ont raison sur un point : cette habitude peut avoir des effets particulièrement néfastes. Chez les enfants, plus de 65 % de la lumière bleue diffusée par les écrans est transmise à la rétine, contre 20% pour les adultes à partir de 25 ans. Autre facteur, les enfants ont des bras beaucoup plus courts et tiennent généralement l’écran deux fois plus près de leur visage. Selon la loi du carré inverse, qui régit, entre autres, les rayonnements, les enfants sont exposés à quatre fois plus de lumière bleue nocive.

Dans le cadre d’une séance de cours, les enseignants ont donc un devoir de prudence envers leurs élèves. Ils doivent sensibiliser aux dangers de cette lumière pour les yeux et encourager des mesures de protection intégrant un filtre anti-lumière bleue. Il va sans dire que ces protections doivent être légères, sans compromettre leur robustesse, quand nous savons le poids de certains sacs ou cartables.

Concédons-le, les efforts des écoles pour équiper les élèves d’appareils numériques sont particulièrement louables.  Mais, il convient d’en responsabiliser l’utilisation, pour assurer la longévité des appareils et préserver la vue de ceux qui pourraient en avoir une utilisation excessive.