Applications contre sites mobiles : le match Audience : match nul ?

C'est un fait : un site Internet mobile permet de toucher tout utilisateur de téléphone disposant d'un forfait data. A l'opposé, une application ne permet d'atteindre que la population de possesseurs de smartphones équipés d'un système d'exploitation donné. En théorie, développer un site mobile permet donc de toucher un public potentiellement plus important : il existe environ 15 millions d'utilisateurs de smartphones en France. Faute de disposer d'une application pour chaque OS de smartphone, le site mobile reste essentiel pour toucher la cible la plus large.  

voyages-sncf dispose à la fois d'un site mobile (à gauche) et d'une application
Voyages-sncf dispose à la fois d'un site mobile (à gauche) et d'une application iPhone(à droite) © DR

Dans la pratique, les choses sont quelque peu différentes. Avec 2,5 millions d'iPhone en France, le téléphone d'Apple représente à lui seul les deux tiers du trafic Internet mobile hexagonal. Or l'essentiel du trafic Internet de l'iPhone est généré par l'usage d'applications. Un acteur de la vente en ligne a ainsi récemment pris la décision de fermer son site mobile de m-commerce après avoir décliné son service sur une application iPhone. Le peu d'audience que réalisait le site mobile avait en effet été rapidement aspiré par l'application.  

Selon Christophe Léon, fondateur de Pure Agency, "les gens ne sont pas habitués à saisir une URL sur un mobile, ils ne le font que par nécessité. Il est non seulement possible de créer rapidement dix fois plus de trafic sur une application iPhone que sur un site mobile, mais l'application permet en plus de générer une récurrence de visites." Quant à la variété de l'audience, elle existe déjà, rien que sur iPhone : longtemps considéré comme un téléphone CSP+, l'iPhone est désormais utilisé dans toutes les couches sociales de la population