Social gaming : pourquoi ces éditeurs cartonnent Plusieurs plateformes mais une même expérience utilisateur

Paf le Chien, Mystery Manor ou encore Candy Crush... Si vous fréquentez les réseaux sociaux, vous avez forcément entendu parler de ces jeux aussi addictifs que ludiques. En France, ils sont aujourd'hui plus 18 millions de joueurs à lancer Paf le Chien sur Facebook ou sur mobile. Derrière ce succès se cache Adictiz, une société française qui a récemment levé 2 millions d'euros. Les volumes sont encore plus impressionnants du côté de l'éditeur anglais de Candy Crush, King.com, qui réunit chaque mois 70 millions d'utilisateurs uniques selon AppData et de Game Insight, l'éditeur russe derrière Mystery Manor, qui revendique 100 millions d'utilisateurs.

Leur point commun ? "Ils ont tous établi des passerelles entre les différents univers de jeu, commente Jérôme Stioui, PDG de l'agence de marketing mobile Ad4Screen. Que vous soyez sur PC ou sur mobile, l'expérience utilisateur reste la même." Et chacun d'insister sur la nécessité de cette dimension ubiquitaire. "Nos joueurs veulent pouvoir prolonger l'expérience où qu'ils se trouvent", confirme Riccardo Zacconi, le PDG de King.com. "Créer des applications coupées les unes des autres est extrêmement frustrant pour le joueur", insiste Charles Christory, le co-fondateur d'Adictiz.

L'importance du marketing mobile et de Facebook

Pour réussir à préserver une telle homogénéité, tous peuvent s'appuyer sur la meilleure des colles multiplateformes, l'Open Graph de Facebook, qui permet d'afficher sur la "timeline" et le "ticker" de l'utilisateur ses interactions dans le jeu, qu'il soit sur le Web ou sur une application. Une fonctionnalité d'autant plus prisée que le réseau social avec ses 600 millions de mobinautes est devenu une formidable caisse de résonance. "50% de nos utilisateurs jouent sur Facebook et sur iOS, illustre Charles Christory. Même raisonnement du côté de King.com, pour qui réussir à atteindre les 70 millions d'utilisateurs mensuels en à peine 5 mois aurait été impossible sans l'apport de Facebook en matière de viralité.

Facebook Connect permet de réconcillier un univers mobile ultra fragmenté

"Facebook nous permet aussi de réconcilier les informations en provenance de différents OS et de qualifier l'audience", précise Riccardo Zacconi. Un avis partagé par Alisa Chumachenko, la PDG de Game Insight : "Tout bon titre doit également s'accompagner d'un marketing de l'offre et d'une bonne segmentation de l'audience". Et elle sait de quoi elle parle, elle qui a été vice-présidente en charge du marketing du plus grand acteur mobile d'Europe de l'Est, Astrum Online Entertainment.

"Attention, prévient Jérôme Stioui, le marketing s'appréhende différemment sur le mobile où il faut faire la part-belle aux temps forts en matière de communication." Là où sur le Web, on lissera un budget mensuel de X euros sur trente jours, l'expert préconise d'investir la totalité de la somme en deux courtes périodes. "Tout l'enjeu est de créer des évènements pour émerger, ne serait-ce que subrepticement, dans les classements des centres d'applications", explique Jérôme Stioui. Qu'il s'agisse de l'AppStore, de Google Play, de l'Appstore d'Amazon et, dans une moindre mesure de l'App Center de Facebook, toutes ces boutiques d'applications sont devenus de véritables carrefours d'audience.