Avec le "Daily", Apple lance son outil de paiement par abonnement

En profitant du lancement du "Daily" de News Corp, le fabricant de l'iPhone et de l'iPad intègre une nouvelle façon de monétiser les applications mobiles : l'abonnement à reconduction tacite.

Apple garde une longueur d'avance sur la monétisation d'applications mobiles. Alors que RIM vient de lancer une fonctionnalité d'achats intégrés pour Blackberry et que Google y travaille pour Android, Apple vient d'inaugurer un service d'abonnement à reconduction tacite reposant sur le principe d'achats intégrés. Le fabricant de l'iPhone et de l'iPad vient en effet de modifier les conditions générales de vente de son App Store pour y intégrer une nouvelle section, les "abonnements In-App". 

Ce service d'abonnement permettra à un éditeur de facturer à échéances régulières pour l'usage de son application. Apple prélèvera une commission de 30 % sur chaque prélèvement. Ces abonnements pourront être résiliés par les consommateurs au travers de leur compte iTunes. 

Cette annonce intervient concomitamment au lancement du "Daily", le premier quotidien créé exclusivement pour l'iPad par News Corp. Présenté mercredi 2 février à New York, ce magazine est la première application monétisée en grande partie grâce à ce dispositif d'abonnement. Après deux semaines d'essai gratuit, le "Daily" sera proposé contre une souscription à 99 cents par semaine. News Corp devrait également rentabiliser son produit avec de la publicité. 

Le lancement des abonnements sur l'App Store fait déjà grincer des dents. Depuis quelques temps, Apple refuse les applications n'intégrant pas son système de paiement pour des achats intégrés (lire l'article Apple rejette l'e-book store de Sony de son App Store, du 02/02/2011)

Premiers concernés par la formule de l'abonnement, les éditeurs de presse voient cette initiative d'un mauvais œil. En France, le Geste (éditeur de services en ligne) et le SPQN (presse quotidienne nationale) ont déjà exprimé leurs craintes concernant le contrôle grandissant que tente d'exercer Apple sur leur activité. En gérant directement les transactions, ce dernier met en effet la main sur les données des clients des éditeurs de contenus. Il les priverait ainsi de "la maîtrise du parcours client et de la possibilité de maîtriser les coordonnées de leurs abonnés, éléments fondamentaux de la relation client", explique le Geste. 

Dans ces conditions générales, Apple laisse cependant entendre qu'il pourra être amené à demander aux abonnés d'une application l'autorisation de communiquer à son éditeur ses nom, adresse e-mail et code postal. Le groupe ne devrait cependant pas proposer ce service gracieusement aux éditeurs. L'abonnement deviendrait ainsi une vraie poule aux œufs d'or pour Apple.