Les (nouveaux) géants du gaming mobile King.com part à l'assaut de la bourse

Interviewé par le JDN en juin 2012, Riccardo Zacconi, le PDG de King.com, annonçait alors enregistrer plus de 300 millions de parties par mois (lire l'article, "La France est un marché clef pour le social gaming", du 22/06/2013). Un peu plus d'un an et demi plus tard, le spécialiste anglais du social gaming revendiquait 30 milliards de parties chaque mois et annonçait sa prochaine introduction en bourse ! La société n'en a pas moins gardé son goût pour le mystère, elle qui s'est toujours refusé à communiquer son chiffre d'affaires. A l'instar de Twitter et Criteo, King.com s'est en effet appuyé sur le Jobs Act et une clause qui permet aux sociétés en très forte croissance (et réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 1 milliard de dollars), de remplir les documents préalables à son introduction en bourse en toute confidentialité. L'opération pourrait valoriser la société, estimée à 300 millions de livres en début d'année 2013, autour des 5 milliards de dollars. 

Frustration et tentation pour inciter à l'achat in-app

Il faut dire que Riccardo Zacconi, fort de ses 150 jeux, dont "Candy Crush", disponibles dans 14 langues sur mobile, Facebook et sur ses sites, a de quoi pavoiser. Fondée en 2003, sa société est rentable depuis 2005. Elle a levé près de 34 millions d'euros en septembre dernier auprès d'Apax Partners et Index Ventures. Ses revenus proviennent essentiellement des achats et publicités in-app. Dans un jeu comme "Candy Crush", qui alterne à la perfection frustration et incitation, le joueur dispose chaque jour de 5 vies pour passer le plus de niveaux possibles. Une fois celle-ci épuisées, il doit attendre le lendemain pour rejouer... A moins d'inviter des amis à jouer, de visionner une publicité ou débourser de l'argent pour en récupérer. Une mécanique qui a permis au jeu de squatter le top 10 de 40 pays, dont la France, selon AppAnnie. Médiamétrie//Netratings créditait ainsi l'Anglais de 4 millions de visiteurs uniques en octobre 2013, sur mobile, lui permettant de figurer, juste entre TF1 et Microsoft, à la 15e place de son classement. "C'est la première société à avoir compris l'importance de proposer une expérience utilisateur cross-plateforme", explique Julien Codorniou. Et de rappeler qu'avant Candy Crush, "la société était à vendre, il y a trois ans, pour 50 millions de dollars, et peinait à trouver un acquéreur". Preuve que la roue peut très vite tourner.

les bonbons candy crush !
Les bonbons Candy Crush ! © Candy Crush

La tentation du secteur offline ?

Aujourd'hui King.com a même des ambitions plus large et, à l'instar d'un Rovio (l'éditeur finlandais d'Angry Birds), espère bien capitaliser sur le succès de son jeu phare pour attaquer le marché offline. C'est dans cette perspective là qu'ont récemment vu le jour les "Candy Crush Candies", une gamme de bonbons réalisés en collaboration avec  Dylan's Candy Bar, déclinés en plusieurs variétés : Color Bombs, Jelly Fish, Mix Fruit Gummies... Commercialisés 4 dollars le paquet, ils pourraient rapidement représenter une solide ligne de revenus du côté de King.com. "Je pense toutefois qu'il s'agit ici plus d'une question d'opportunité commerciale que d'un véritable virage, King.com reste avant tout une société technologique", minimise Julien Codorniou.