L'assurance bascule peu à peu vers Internet Le basculement vers Internet, amplifié par la crise

stéphane favaretto (ineas) et stanislas di vittorio (assurland)
Stéphane Favaretto (Ineas) et Stanislas di Vittorio (Assurland) © JDN / Flore Fauconnier

En tant que telle, la crise n'inquiète pas tous les assureurs. "Si la crise va pousser les ménages à des arbitrages sur leurs dépenses, ils ne toucheront pas à certaines 'dépenses contraintes', parmi lesquelles l'habitation, l'automobile et la santé, toutes trois couvertes par les assurances", estime Yannick Schmitz, à la Macif.

En revanche, elle pourrait bien accélérer le basculement de l'assurance vers Internet. Stéphane Favaretto, chez Ineas, note en particulier que la guerre des prix, terminée en Allemagne et en Espagne et qui devrait caractériser le marché français en 2009, incitera les clients à changer d'assureur, ce qui pourra bénéficier au Net.

"Un autre mouvement important est celui des Français qu'Amaguiz, l'assurance automobile low-cost de Groupama, éduque peu à peu à l'assurance en ligne", ajoute-t-il. L'arrivée de nouvelles marques sur le Web français de l'assurance, "une trentaine dans les dernières années", est d'ailleurs encore un élément qui œuvre pour une meilleure reconnaissance de l'assurance en ligne.

La progression de l'assurance sur Internet semble encore plus prégnante sur le domaine de la santé. Autant Hervé Leduc, chez Maaf, observe plutôt une contraction du nombre de contrats santé signés, autant "sur Internet, l'assurance santé connaît une progression majeure. En souscription, la santé représente aujourd'hui 50 % de nos ventes full Web."

Un chemin important reste toutefois à parcourir. Stanislas di Vittorio, chez le comparateur Assurland, note ainsi qu'"au Royaume-Uni, 60 % des souscriptions de contrats d'assurance automobile sont réalisées sur Internet, alors que cette part est encore très minoritaire en France. En la matière, l'Hexagone connaît toutefois une croissance de 50 % en 2008 qui devrait se prolonger en 2009."