Va-t-on vers l'explosion d'une bulle Internet 2.0 ? 2011, le retour de la bulle 10 ans après ?

Une bulle financière va-t-elle de nouveau éclater dans l'e-Business ? C'est la question qui hante les esprits lorsque l'on observe l'appétit croissant des investisseurs pour les valeurs technologiques et les entrées en bourse records qui se sont succédées ces derniers mois, après un trou d'air de plusieurs années.

Car depuis le début de l'année, les introductions sur le Nasdaq de sociétés du secteur Internet se succèdent et atteignent de nouveaux sommets. Un des exemples le plus marquant est celui de LinkedIn. Pour son premier jour de cotation à la bourse de New-York, le réseau social professionnel a atteint une valorisation de près de 8,9 milliards de dollars, alors que son résultat net n'a été que de 15,4 millions en 2010. Depuis l'action est retombée autours de 74 dollars, alors qu'elle avait atteint  un plus haut à 107 dollars.

D'autres entreprises ont depuis suivi le mouvement : Yandex, Renren, Pandora... Désormais, les marchés se préparent pour les deux grosses prochaines introductions : celles de Groupon, qui pourrait atteindre 25 milliards de dollars et de Facebook, valorisé récemment près de 100 milliards.


chipper boulas, ex-vp ebay et dirigeant fondateur de boulas venture
Chipper Boulas, ex-VP eBay et dirigeant fondateur de Boulas Venture © Boulas Venture

Une situation semblable aux années 2000 ?

Tout le monde se souvient de la première bulle Internet, où des investisseurs encore peu habitués au secteur de l'Internet ont massivement investi dans des start-up alors même que leur modèle économique n'était pas viable. Pets.com, Webvan, Boo.com ou encore e.Digital sont devenues les icones de cette période un peu folle. Mais est-on aujourd'hui dans la même situation ? Pour Chipper Boulas, dirigeant de Boulas Venture "le secteur de l'Internet est trop gros pour que l'on puisse parler de bulle, nous sommes au début d'une nouvelle vague de création de valeur avec énormément d'innovation et des ruptures telles que les réseaux sociaux, smartphones, cloud computing...etc".

Car aujourd'hui, le marché existe. Contrairement à la fin des années 90 où le Web n'était pas encore grand public, "un tiers de la planète est connectée au haut débit et deux tiers aux réseaux mobile", observe Rodrigo Sépulvéda, pour qui, "en 2000, il n'y avait pas le même potentiel". "Aujourd'hui, les entreprises du Web font du chiffre d'affaires, ce qui n'était pas le cas il y a 10 ans", ajoute Guilhem Bertholet, responsable de l'incubateur HEC. Enfin, point important, les investisseurs ne sont plus aussi naïf qu'en 2000 et connaissent désormais le secteur.

Mais à la différence d'il y a 10 ans, la création d'une bulle peut venir d'ailleurs que des Etats-Unis. Le business Internet est devenu global. Les fonds d'investissement américains, russes (comme DST) ou sud-africains sont très actifs dans le monde entier. Surtout, la Chine s'est éveillée au Web et s'est créée ses géants dont les valorisations explosent. Si une crise financière était à l'origine de la première bulle, une crise politique en Chine pourrait être à l'origine d'une seconde.