Faut-il créer sa start-up en France ou aux Etats-Unis ? Les Etats-Unis sont un pays très procédurier

"La France, un paradis pour les start-up"

Sur ce point, peu de discussion possible : l'Etat Français aide beaucoup plus ses start-up que l'Etat américain. Carlos Diaz, ancien dirigeant fondateur de BlueKiwi Software et aujourd'hui patron de Kwarter, avoue d'ailleurs ne pas connaître un seul pays dans le monde offrant de tels avantages : " à ce niveau-là, la France est un paradis pour les start-up ". Jean-Baptiste Rudelle, CEO de Criteo, cite entre autres le statut JEI, le crédit Impot-Recherche ou encore l'organisme Oseo comme soutien public important pour les start-up. Jonathan Benassaya, co-fondateur de Deezer et aujourd'hui à la tête de Plizy, confirme qu'être en France est une véritable chance pour une start-up car aux USA "aucune aide publique n'existe". Ce rôle est en fait joué à 100% par les fonds privés.


carlos diaz, fondateur de bluekiwi en france et de kwarter aux etats-unis.
Carlos Diaz, fondateur de Bluekiwi en France et de Kwarter aux Etats-Unis. © Kwarter

"Les US ne sont pas un paradis fiscal"

Alors que l'on pensait les Etats-Unis plus souples que la France sur la question fiscale, il semblerait que les deux pays ne soient finalement pas si éloignés sur ce point. "Je peux vous dire que les Etats-Unis sont loin d'être un paradis fiscal" avoue Carlos Diaz expliquant que, même si une société paie moins de taxes, l'entrepreneur en paie souvent plus lui-même. Jonathan Benassaya relativise toutefois en admettant que les salaires sont plus élevés de l'autre côté de l'Atlantique, ce qui compense ces prélèvements parfois plus importants. Enfin, il faut noter que le régime fiscal imposé aux sociétés dépend de l'Etat d'implantation de la société, l'Etat de Californie appliquant par exemple plus de taxes que le Nevada, la comparaison ne peut se révéler vraie pour tous les Etats.


"Le recours à un avocat est presque toujours nécessaire aux US"

Alors que beaucoup décrivent la France comme imposant beaucoup de paperasse à ses entrepreneurs, qu'en est-il vraiment ? Pour le patron de Criteo, cette difficulté serait un peu sur-jouée, il n'y aurait en fait pas de grandes différences entre les deux pays. La plus importante réside dans le coût des formalités administratives. "Les Etats-Unis sont un pays très procédurier et un avocat est souvent nécessaire alors que la France est en train de simplifier les démarches" explique Carlos Diaz. Le temps consacré à cette tâche est finalement moindre aux US selon le fondateur de Plizy : "en fin de compte, je paie quelqu'un pour le faire à ma place, ce qui revient plus cher".